En solitaire

C'est le troisième film que je découvre de Kon Ichikawa, cinéaste que je considère comme intéressant sans être véritablement transcendant au point de me marquer immanquablement. Seul sur l'océan pacifique est une oeuvre qui pourrait se résumer avec cette première ligne tant elle colle bien.

Cette histoire est tirée d'un fait qui réel qui s'est déroulé à peine environ une année avant la sortie du film. C'est l'histoire d'un Japonais qui décide de traverser le Pacifique en solitaire pour rejoindre la ville de San Francisco. C'est une oeuvre intéressante sur le dépassement de soi et de sortir du conformisme de la société pour vivre ses rêves les plus fous.

Kon Ichikawa nous offre un film aux relents de comédie (les discussions en solitaire du personnage, certaines situations comiques) mais qui conserve tout de même une forme de sérieux. Face aux désirs de ses parents de renoncer à son projet, le jeune Kenichi Horie tient bon. La famille et la société elles-mêmes sont ici présentées comme des freins face aux rêves. La civilisation, la ville, la vie de tous les jours est présentée de manière terrible, peu accueillante.

Au contraire, l'océan Pacifique malgré ses tempêtes, ses typhons ou ses requins nous parait beaucoup plus accueillant chaleureux. Si Kenichi Horie semble parfois proche de sombrer sous une forme de folie, c'est dans son aventure qu'il y a le plus de bonheur.

Il faut également souligner aussi cette rencontre entre les Américains et le Japonais. La guerre est finie depuis moins de vingt ans et c'est comme une curiosité pour les habitants de l'Oncle Sam de rencontrer quelqu'un qui fut autrefois un ennemi. Le réalisateur évoque également la bataille de Midway.

Le cinéaste offre parfois de superbes plans (l'arrivée à San Francisco est particulièrement réussie).

Ichikawa offre une oeuvre légère, manquant certainement de profondeur sur certains points, mais très rythmée grâce à un système de flasbhacks. Je pense que des trois films que j'ai vu, c'est celle que je préfère.