Let's twist again !

Ah le charme des années 90... Le thriller était un genre très en vogue, particulièrement le thriller érotique. D'ailleurs merci à "Basic Instinct" et ses succédanés d'avoir émoustillé autant de jeunes gens... et d'avoir rendu mal à l'aise une génération d'ados découvrant alors ces films en famille !

Pour se faire remarquer auprès du grand public et s'assurer un carrière dans les vidéo clubs, ces thrillers devaient cocher deux cases. D'abord, proposer un twist plus ou moins original, afin de sécuriser du bouche à oreille ("oh là là, je te raconte pas la fin de celui-là !"). Ensuite, et quelque soit le titre original du film, s'arranger pour y coller "Sex" dans la traduction VF (ça fait sexy et américain, m'voyez ?)...

"Wild Things" (devenu "Sex Crimes" en VF) remplit allègrement ce contrat. Débutant comme une sorte de mélange entre un film noir et un teen movie, il mue rapidement en une intrigue vénéneuse qui accumule les rebondissements qui renversent la table. Alors que la plupart de ses concurrents de l'époque proposaient un twist final (ou à la rigueur deux twists), "Wild Things" en enchaîne une palanquée ! A l'image de ce premier acte qui serait la base d'un long-métrage entier ailleurs, et qui ne sert ici que de mèche à un scénario loufoque sur le papier, à tel point que la frontière avec la parodie est mince.

Néanmoins, l'ensemble demeure sérieux, et affiche plusieurs qualités. L'ambiance aussi poisseuse que richarde des Everglades. Un Matt Dillon convaincant en conseilleur d'éducation plus trouble qu'il n'y parait. Le tandem Denise Richards / Neve Campbell, qui à défaut d'être les actrices du siècle, offre quelques scènes qui ont fait tourner bien des têtes masculines à l'époque. Une réalisation propre qui traite son sujet avec professionnalisme.

Tout ceci a permis à "Wild Things" de se construire une petite réputation, à tel point que plusieurs suites verront le jour en direct-to-video !