En 1989, Steven Soderbergh sort son premier « vrai » film de cinéma. Avec Sexe, mensonges et vidéo, il décrochera même la palme d’or, devenant le deuxiéme plus jeune réalisateur à l’obtenir. Mais était-ce justifié ?


Ann vit avec John, un avocat réputé. Mais Ann n’a jamais connu d’orgasme et en parle avec sa soeur, Cynthia. De plus, elle n’est plus intéressé par les rapports avec John. Un jour, Graham, un ex ami proche de John débarque et celui ci lui propose de rester chez eux. Ann ignore que John la trompe avec Cynthia, et Graham va rapidement révélé être impuissant…


Voici globalement les éléments qui vont permettre à l’intrigue du film de se mettre en place Une intrigue qui aura décontenancé bien des agents d’acteurs qui ont donc refusés les rôles. Pas de quoi stoppé un réalisateur qui trouvera son bonheur avec James Spader (parfait dans le rôle de Graham) mais aussi avec Andie McDowell, actrice qu’il ne souhaitait pourtant pas engager. Le film parvient alors à avance en multipliant les discutions entre ses personnages, établissant des rapports de force et de faiblesses, de dominations et de soumission. Pour autant, et malgré ce qu’on pu croire nombre d’allemands à l’époque, il ne s’agit aucunement d’une oeuvre pornographique, ni même érotique. Il y a en réalité peu de scéne suggestive. Là n’est pas le sujet.


Pour le coup, le travail de montage n’est pas les plus impressionnant mais on peut le mentionner pour le jeu avec les fameuses vidéos, Soderbergh soulignant la métaphore de la distance qu’elles matérialisent. Au visionnage, les 100 minutes du film ne semblent jamais de trop. On sait à quel point, dans ce type de films, l’implication du casting est importante, mais aussi la présence d’une vrai dynamique de mise en scéne. Tout y est. Et pour l’époque, le sujet était important et demandait à être évoqué. D’ailleurs, rares sont les films, encore aujourd’hui, à se pencher sur l’absence de désir de certaines femmes (ici pour un homme représentant pourtant une certaine forme de puissance) ou sur l’impuissance masculine. Alors revoir celui ci n’amenuise pas sa force !

DavidRumeaux
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le 30 nov. 2020

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David Rumeaux

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