Le dernier grand film de 2011, Shame est une oeuvre brillante. Je n'avais pas vu le premier film de Steve McQueen, deuxième du nom, et après ce petit coup de coeur au cinéma je le verrais certainement et surveillerais de très près sa filmographie. Pour rentrer dans le vif du sujet je dirais que ce film est un modèle de mise en scène. Que ce soit à travers quelques plans séquence, des mouvements de caméra langoureux ou encore des cadrages minutieux, le film est techniquement très solide. La gestion du rythme est également savoureuse, celui-ci est plutôt lent, comme la vie, mais jamais ennuyeux.

Le film aborde la question de l'addiction au sexe mais pas de façon lourde, au contraire tout réside dans la suggestion même si les scènes sexuelles sont plus démonstratives. En tout cas la narration reste admirable, on en sait pas énormément de choses sur le problème de Fassbender et tant mieux je dirais. Il y a ce côté mystérieux qui fonctionne, le film est plein de non-dits et c'est en partie grâce à ça que le film est puissant. On voit le quotidien du personnage principal bien huilé, bien routinier mais bouleversé par la simple arrivée de sa soeur. Celui-ci tentera de dépasser ses pulsions et de retrouver un aspect plus humain, notamment en fréquentant une collègue de travail mais ça se révélera plus difficile que prévu.

Fassbender a un bel avenir devant lui, une prestation remarquable et Carey Mulligan pourra également prétendre à la même destinée, tourner dans Shame et Drive la même année c'est déjà énorme. Certains passages du film sont excellents, je pense au dîner au restaurant en temps réel où on sent tout le malaise du personnage et la scène où Sissy chante une reprise de New New York est magnifique. Et le film garde un peu cette constance dans le sublime tout le long de ses 1h40, non seulement c'est beau mais en plus le sujet est traité de manière admirable et très efficace. En tout cas j'adore, c'est un film intelligemment pensé et intelligemment mis en scène et indéniablement un des meilleurs films de l'année.

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le 12 sept. 2012

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Moorhuhn

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