Bon, y'a pas à dire, j'adore Shinichi Chiba. On le retrouve ici à la sortie de la seconde guerre mondiale, ex-agent de terrain des services de renseignement qui n'accepte pas la défaite nippone ("le Japon a perdu la guerre, mais pas moi !"). Spécialiste en shorinji kempo et adepte de la compote de dents au coulis de gencives, il survit dans les bas-fonds un Tokyo dévasté, entouré d'une bande d'orphelins, toujours prêt à se conduire en justicier populaire et à rappeler à tous la fierté de l'âme japonaise. Mais ses excès l'opposent une fois de trop à des militaires américains, et il doit fuir. Il décide alors de fonder une école de shorinji kempo. Mais y'a toujours des abrutis de yak' pour venir l'emmerder.
Bref, ça se tabasse dès le début et avec régularité. C'est pas du full action non plus, mais Suzuki sait parfaitement rendre sur l'écran cette ambiance d'après-guerre, avec marché noir, prostitution, pauvreté et corruption. J'aime bien la tentative de Doshin (Sonny) d'oublier ses tendances nationalistes et de se concentrer sur son dojo, tout en ne rechignant pas à distribuer des baffes quand il le faut. Et quel charisme. En plus, c'est pas tous les jours qu'on voit une armée de mecs en kimono avec des svastikas partout.
Du pur ciné d'exploitation nippon 70's comme je les aime. Ça fait du bien.