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Il y a vingt ans déjà (à l'époque où je regardais des DivX issus des tréfonds de Kazaa), Edgar Wright et ses compères de la série Spaced, Simon Pegg et Nick Frost, débarquaient sur le grand écran, prêt à se faire un nom, dans une parodie fauchée d’un genre alors en plein ré-essorage suite au succès mondial de 28 Days Later. Un trio qui récidive sur les deux volets suivants de l’officieuse Trilogie Cornetto avant que chacun ne trouve sa propre voie.


Et il y a vingt ans déjà, Edgar Wright présentait déjà toutes les marottes qui vont définir son cinéma, améliorant sa patte à chaque nouvelle itération. La rythmique musicale qui donne leur saveur aux différents passages à tabac du film par exemple, et trouvant son apogée dans l’intro de Baby Driver. Mais aussi la science du cadre qui nous présente Shaun et sa clique avec un timing comique parfait, le dynamisme du montage et l’inventivité des transitions qui élèvent la comédie, ou encore la construction de certaines scènes en miroir des précédentes, créant un comique de répétition par l’image plutôt que par la parole. Tout est déjà là, montrant qu’il est possible d’utiliser le langage cinématographique dans un genre qui l’oublie trop souvent, et de livrer des gags qui ne reposent que sur cette maîtrise formelle.


Et lorsque celle-ci est doublée à un hommage sincère aux travaux de Romero, où les gens sont aliénés par leur quotidien allant du boulot au pub avant même le début de la fin, que les acteurs jouant quasiment leurs propres rôles développent une alchimie évidente, et que le cinéaste fait montre d’une véritable tendresse pour ses héros losers, on est en droit de fermer les yeux sur quelques unes des blagues les plus éculées et de se réjouir de la tenue et de la créativité de l’ensemble.


Si Shaun of the Dead est à ce jour l'œuvre que j’apprécie le moins de son auteur, elle n’en est pas moins un excellent premier essai dont le poids des années n’a fait que remettre en contexte la genèse d’un réalisateur désormais immanquable. La note d’intention parfaite, la chrysalide d’un style, le cocon nourricier d’un artiste.


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le 29 déc. 2024

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Frakkazak

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