C'est rare que le dernier épisode d'une série soit le meilleur. Surtout quand cette série compte 30 films. C'est pourtant ce qu'a réussi Hideaki Anno ! Et c'est quelqu'un qui est loin d'être fan de Neon Genesis Evangelion qui vous le dit ! On retrouve d'ailleurs ici des éléments de l'anime, cette plongée dans la chaîne de commande d'un gouvernement confronté à un désastre incommensurable, ces personnages qui soliloquent chacun leur tour, et même une musique un peu remaniée.
L'ambition de Shin Gojira est claire : faire un Godzilla réaliste et réactualisé. C'est le premier film qui est un remake du Godzilla original, faisant ici plutôt écho à Fukushima qu'à Hiroshima. Construit comme un thriller politique haletant, il reprend l'un des poncifs de la saga, à savoir nous montrer des scènes de ministres, militaires et scientifiques parlant à l'envi de la situation, sauf que cette fois, c'est fascinant et palpitant ! Le design du lézard géant est complètement remanié : on le découvre d'abord dans une sorte d'état larvaire avant qu'il ne se redresse sur ses deux pattes. C'est bien simple : il est absolument terrifiant. Son aspect repoussant et dérangeant est vraiment horrifique et ne rend les scènes de destruction que plus marquante. Fini les costumes dans lesquels on devinait l'acteur humain, ici Godzilla est un monstre à la taille vertigineuse, complètement difforme et à la puissance cataclysmique. Les effets spéciaux sont à la hauteur des ambitions et on y croit du début à la fin. Que ce soient des montagnes de voitures renversées, des immeubles qui s'effondrent ou les rayons d'énergie balancés par la bête, il n'y a rien à redire.
Autant un hommage qu'une réinvention, cet ultime épisode est une réussite éblouissante.