Les débuts timides de John Woo à la réalisation et à l’écriture dans une série B kung-fu pas immonde, mais loin d’être inoubliable. Mettons fin au suspense tout de suite : Hand of Death est en effet une classique histoire de vengeance, pas mal mise en scène, bien chorégraphiée, et dont la plus grosse force est d’être le film qui signa les grands débuts de Jackie Chan, Sammo Hung, et Yuen Biao. Point barre.

Dans le détail, ça donne donc des gentils très gentils qui ont fort miraculeusement tous un compte à régler avec les méchants très méchants. Sans exception. Des combats pas mal foutus et assez nerveux, un scénario efficace à défaut d’être original, quelques touches d’humour, et des acteurs plutôt convaincants.
Mais ne vous attendez surtout pas à voir un film de John Woo tel qu’on se l’imagine aujourd’hui. La description rapide des deux camps devrait avoir suffi à vous mettre la puce à l’oreille. John Woo signe ici un pur film de commande, comme il le fait depuis ses débuts, sans aucun des thèmes et autres tics de réalisation qui lui seront chers par la suite. Pour cela, il faudra attendre quatre ans et la sortie de La Dernière Chevalerie, en 1979 (au passage, ce film est une vraie petite perle méconnue que je vous recommande chaudement !). Hand of Death est d’ailleurs offert en bonus sur le 2e disque de l’édition HK Video de La Dernière Chevalerie. Fin de la parenthèse.

Ici, donc, que du très classique, plusieurs plans serrés et autres zooms sur les visages à la façon d’un Sergio Leone, mais rien qui vienne vous titiller la rétine et vous faire vous extasier devant un plan magnifique/original/jamais vu avant, et des péripéties plutôt convenues, notamment la succession de combats à la fin. Malgré tout, John Woo a déjà du talent à revendre et le tout, comme dit plus haut, est assez convaincant.
Au final, on obtient un film qui, à défaut de vous marquer, vous fera passer un petit moment d’arts martiaux pas désagréable devant votre télé, avec le plaisir de découvrir ceux qui n’étaient pas encore de grosses stars avec 38 ans de moins.

Donc, si vous aimez John Woo et les films d’arts martiaux, c’est à découvrir, quand même, bien que ça reste mineur dans sa filmographie.
PS : Il n’existe pas de VF. Je dis ça pour les vrais allergiques à la VO (oui, ça existe).
Lonewolf
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le 1 mars 2013

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