Pour avoir adoré le bouquin autant que détesté le film lors de mon adolescence, j'ai profité de sa sortie en 4K pour lui redonner sa chance.
Je me méfie parfois de "moi" cinéphile des années 90, et aime revoir des films avec mon oeil d'aujourd'hui. Ce film ayant toujours suscité une certaine hype, j'étais sincèrement disposé à lui redonner sa chance avant cette nouvelle vision, la précédente datant de 1993 ou par là. J'ai aligné les étoiles: écran OLED, Homecinema, BR 4K. De quoi lui rendre hommage.
Et bien, j'ai plus apprécié ce film que la première fois, et lui reconnaît UNE qualité mais qui pour moi peut en valoir une dizaine d'autres: Shining, c'est beau. Visuellement beau. L'Overlook est beau, et Kubrick sait le filmer, filmer. Voilà, le positif est fait, c'est rapide, mais au moins il rattrape l'achat de ce BR.
Et pour ce qui ne me plait pas, j'ai enfin trouvé ce qui me gênait souvent chez Kubrick. Les acteurs en roue libre. Danny Lloyd est assez insupportable, mais c'est souvent le cas des enfants au cinoche. Dur de lui en vouloir. Shelley Duvall s'en sort pas mal, je n'avais pas compris son jeu ado, mais avec le recul c'est finalement celle ( pour moi ) qui a peut-être le mieux pris la mesure du scénario et du drame qui s'y joue. Et son côté lunaire est finalement compréhensible, l'attitude d'une femme qui en a bavé avec son mari, qui a toujours la bonté de lui redonner une chance et de le suivre dans une nouvelle hécatombe.
Quand à Jack Nicholson... Roue libre de roue libre. Des grimaces et jeu de sourcils à la pelle, sans liens directs avec les scènes et le déroulé du scénario d'ailleurs. A peu près les mimiques d'un ado fan de Metal voulant choquer ses parents ou des vieux dans la rue. Il ne lui manquait plus qu'à faire les cornes avec l'index et l'auriculaire levés et il pouvait filer au Hellfest.
Au final, le personnage le plus intéressant pour moi est celui de Scatman Crothers, dommage qu'il n'ait pas été plus développé, et dommage que sa fin soit si stupide et que le réal n'ait pas fait confiance à l'oeuvre originale. Et ce de manière générale également.
Pour le film, à contrario du livre où l'histoire prend le temps de respirer, tout va très vite. Jack postule à l'overlook, il est déjà fou. On ne sait pas trop d'ailleurs si son état empire ou s'il cachait sa folie à sa famille. Tout est confus, le gosse cabotine, Nicholson cabotine, et Shelley Duvall essaie de sauver le film avec un jeu d'actrice mesuré. Finalement, je ne comprendrais jamais le succès de ce film.
PS : Il me faut bien avouer, si on enlève Nicholson, la scène du bal ainsi que la scène dans les toilettes qui suit, est malgré tout un grand moment.