J'aime Samuel Fuller. J'aime son sens du droit au but, de la simplicité faisant loi, de son sens de la narration et du premier degré hérité d'un solide passage en journalisme. J'aime son engagement tellement fort que l'important est de faire passer le message, qu'importe la manière, délicate et subtile ou radicale et sans détour. J'aime son sens de la débrouille qui lui a fait réaliser ce film en une dizaine de jours, ce huis clos au scénario diabolique car basé sur le principe de la frustration permanente (journaliste et spectateur, même combat). J'aime la lumière de Stanley Cortez, l'ambiance malsaine se dégageant de personnages typés, d'acteurs grandioses et méconnus comme Gene Evans. Bien sûr il y a des défauts, et pas des moindres, dans certaines interprétations, dans certains raccourcis faciles. Mais qu'importe ? Fuller est un désillusionné du genre humain qu'il continue pourtant de défendre contre lui-même et son autodestruction. Fuller est un humaniste, un vrai, bourru sans doute, mais tellement authentique, comme son cinéma fauché. Une vraie leçon que bien des cinéastes d'aujourd'hui devraient apprendre avant de se regarder le nombril.
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le 30 avr. 2013

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