Dans son premier film, Joan Chemla explore la noirceur humaine, en adaptant librement le roman « Mon Ange » de Guillermo Rosales. Entre un refuge pour exclus et la survie à bout de souffle, Si Tu Voyais Son Cœur cherche la douceur et la lumière au bout d’un tunnel opaque et viscéral, à travers le deuil et les bas-fonds d’une ville encrassée par la violence et des personnages brisés.
Si l’ensemble est parfois brouillon et manque de dynamisme, les personnages prennent aux tripes, aussi bien à travers la sensibilité des uns que l’agressivité des autres, tant Joan Chemla dessine des émotions à fleur de peau et accessibles. Souvent abrupt et décousu (notamment dans sa première partie), Si Tu Voyais Son Cœur gagne laborieusement le nôtre, dans un récit gauche, certes, mais à la poésie fragile et mélancolique qui éclabousse un univers souvent glauque et pétrie par le désespoir.
À l’affiche, des visages connus et très bien castés : Gael Garcia Bernal (Mozart In The Jungle, Neruda, Coco…) nous emmène dans un monde sombre qui lui va bien, Marine Vacth (L’Amant Double, La Confession, Jeune et Jolie…) est une bouffée d’air frais, tandis que les apparitions de Nahuel Perez Biscayart (120 Battements Par Minute, Au Revoir Là-Haut…) sont impeccables.
En conclusion, Si Tu Voyais Son Cœur aurait certainement bénéficier d’un peu plus de maîtrise au niveau de la narration souvent éparpillée et, à vrai dire, mollassonne, mais dans l’ensemble, la réalisatrice Joan Chemla (également co-scénariste) livre un premier film à la touche prometteuse, entre atmosphère viciée et romance aux allures de respirateur artificiel. À voir.
Avis complet : https://dunnozmovie.com/2018/05/27/critique-si-tu-voyais-son-coeur-de-joan-chemla-sortie-dvd-et-vod/