Dans Sick of myself, les humains sont des connards ou des fous, la société est un milieu toxique et malade. Le manque de reconnaissance et le sentient de fragilité, qui sont sans doute des effets secondaires de l'égoïsme des hommes, souligne un besoin de se sentir aimé. Ce besoin vital, viral, qui mène à la folie. Voilà ce que raconte le film...
En un sens, il faut avoir les boyaux bien attachés pour voir Sick of myself, qui erre entre la comédie de l'insupportable (les interactions entre des personnages inblairables) et le freak show moitié burlesque moitié gore, conséquence de la maladie de peau qui déforme le visage de la protagoniste, Signe. La misanthropie du film a des moments de gloire et évite un bon nombre de clichés, ce qui lui permet de s'extraire du politiquement correct avec classe (la discrimination positive en prend pour son grade).
Le duo principal (Kristine Kujath Thorp, Eirik Sæther), à fond dans leur rôle, aussi toxique l'un que l'autre, est la force du film, dans cette réalisation étonnamment sobre. C'est en effet le montage qui crée la maladie du film, entre vie réelle et vie rêvée. On se retrouve avec un film hybride, un peu monstrueux, drôle mais noir, qui donne de l'humanité une image dégoûtante, mais sans doute pas imméritée...

Alfred_Babouche
8
Écrit par

Créée

le 6 août 2023

Critique lue 5 fois

Alfred_Babouche

Écrit par

Critique lue 5 fois

D'autres avis sur Sick of Myself

Sick of Myself
Star-Lord09
6

La pornographie des chairs

Signe (Kristine kujath Thorp), lassée de voir son compagnon Thomas occuper tout l'espace artistico-médiatique de leur couple, se rêve en icône martyre des réseaux sociaux histoire d'attirer la...

le 18 janv. 2024

14 j'aime

3

Sick of Myself
Cinephile-doux
7

Émois et moi

Les deux personnages principaux de Sick of Myself, Signe et Thomas, forment un couple atrocement antipathique, elle surtout, d'ailleurs, des Narcisses modernes qui sont prêts à tout pour attirer le...

le 8 nov. 2022

13 j'aime

Sick of Myself
Morrinson
3

Excès d'excès

Ce n'était pas le sujet principal de "Triangle of Sadness" (aka Sans Filtre) mais je trouve que Ruben Östlund parvenait à décrire avec beaucoup plus de pertinence les relations de domination au sein...

le 22 mai 2023

12 j'aime

5

Du même critique

J'accuse
Alfred_Babouche
8

Zola et Polanski

La faute de l’abbé Mouret. Roman Polanski est un gros dégueulasse. Roman Polanski est aussi un immense réalisateur (The Ghostwriter, Rosemary’s baby, The Pianist). A l’époque de Zola, le célèbre...

le 15 nov. 2019

6 j'aime

3

Mademoiselle de Joncquières
Alfred_Babouche
8

La religieuse ou la putain

Sans connaissance de l'oeuvre de Monsieur Mouret, ni du roman de Monsieur Diderot dont seul le titre m'était familier c'est plutôt Monsieur Baer qui m'a attiré vers le cinéma. J'avais envie qu'il me...

le 19 sept. 2018

4 j'aime

1

L'Effondrement
Alfred_Babouche
8

De l'Homme au singe

L’effondrement – série créée par Les Parasites: Y a-t-il toujours un pilote dans l'avion ? A la fin de La Haine (Kassovitz, 1995), la voix grave du narrateur conclue le film en déformant légèrement...

le 9 sept. 2020

3 j'aime