Dans Sick of myself, les humains sont des connards ou des fous, la société est un milieu toxique et malade. Le manque de reconnaissance et le sentient de fragilité, qui sont sans doute des effets secondaires de l'égoïsme des hommes, souligne un besoin de se sentir aimé. Ce besoin vital, viral, qui mène à la folie. Voilà ce que raconte le film...
En un sens, il faut avoir les boyaux bien attachés pour voir Sick of myself, qui erre entre la comédie de l'insupportable (les interactions entre des personnages inblairables) et le freak show moitié burlesque moitié gore, conséquence de la maladie de peau qui déforme le visage de la protagoniste, Signe. La misanthropie du film a des moments de gloire et évite un bon nombre de clichés, ce qui lui permet de s'extraire du politiquement correct avec classe (la discrimination positive en prend pour son grade).
Le duo principal (Kristine Kujath Thorp, Eirik Sæther), à fond dans leur rôle, aussi toxique l'un que l'autre, est la force du film, dans cette réalisation étonnamment sobre. C'est en effet le montage qui crée la maladie du film, entre vie réelle et vie rêvée. On se retrouve avec un film hybride, un peu monstrueux, drôle mais noir, qui donne de l'humanité une image dégoûtante, mais sans doute pas imméritée...