Pendant plus de la moitié du film, on sent que l'on nous mène vers un chemin dont on ne connait pas l’issue. Et regorgeant de références musicales, puisque oui, il s'agit bien d'un récit sur le caractère de la Soul et du Blues qui est calqué tout au long du métrage. Animé d'un sentiment d'injustice sociale sur le contexte de l'époque, le film rappelle sans cesse la condition des afro-américains dans les sombres heures de l’Amérique. Peut-être que, sans occulter ce chapitre, il aurait pu être préférable de la faire plus courte de façon à dynamiser plus la rythmique. Car, il faut le dire, cela traine un peu des pieds pendant plus de la moitié du récit. Non sans être désagréable mais parfois l’intérêt y perd quelque peu.
Pour le reste, une fois la bascule établie, (au passage une énorme inspiration sur de très nombreux points sur le récit d'Une Nuit en Enfer de Rodriguez) on se prend de plaisir à contempler une virevoltante page horrifique proche du WTF par moment mais toujours saupoudrée très activement d'une bande son mélangeant tonalités modernes et d’antan. Comme une sorte de réécriture de l'Histoire sur l'autel du divertissement parfois jouissif, même si le chapitre fantastique passe volontairement au second plan.