La mythomanie de l'ange
Le cinéma bulgare, à l'instar des yaourts produits dans le pays, a souvent un goût très particulier dont l'ironie, le sens des réalités sociales et un humour assez noir forment les principales...
le 24 avr. 2020
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Le cinéma bulgare, à l'instar des yaourts produits dans le pays, a souvent un goût très particulier dont l'ironie, le sens des réalités sociales et un humour assez noir forment les principales composantes. Il suffit de penser à Taxi Sofia ou aux films du duo Grozeva/Balchanov, par exemple. Sister, le deuxième long-métrage de Svetla Tsotsorkova, est dans cet esprit, plutôt amusant pendant sa plus grande partie avant de devenir beaucoup plus grave sur la fin. Avec une certaine dextérité, le film jongle avec plusieurs registres : la comédie sociale, le thriller psychologique et le mélodrame. Tout le récit autour d'une femme et de ses deux filles qui survivent en fabriquant et vendant des figurines en terre cuite et leur voisin, ferrailleur. Mais c'est Rayna, la plus jeune des deux sœurs, qui est le véritable pivot du film avec son visage d'ange, son caractère difficile et sa propension à une mythomanie galopante. Elle est incarnée avec une intensité rare par Monika Naydenova, qui était déjà de l'aventure de Thirst. Les mensonges répétés de la jeune fille, qui lui servent d'exutoire à une vie bien morne, constituent le principal ressort dramatique d'un film qui est parfois proche du sordide mais qui n'y tombe jamais malgré le langage très cru, grâce à une mise en scène légère et inventive, non par les mouvements de caméra (il y a de beaux travellings quand même) mais par un art consommé des cadrages. Pour apporter un bémol, on peut certes estimer que le personnage de Rayna éclipse un peu trop les autres mais il est tellement fascinant et touchant que ce n'est même pas un reproche consistant.
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le 24 avr. 2020
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