Premier film de François Ozon, on voit très vite qu'il n'a pas choisi la facilité. Ça raconte l'explosion d'une famille bourgeoise dès que le père, rentré de travail, revient avec une souris blanche dans une cage. A partir de là, le fils va annoncer en plein repas qu'il est homosexuel, que la fille va se suicider, et ça être comme ça avec toutes les pires perversions possibles et imaginables.


Avec un titre annonçant la couleur, c'est une variation sur le thème de Théorème, à savoir un étranger (à savoir cette souris blanche) qui va faire dysfonctionner une famille. On pense également à Visitor Q, sorti pourtant plus tard, dans cette folie qui semble contaminer tout le monde. Mais d'une manière générale, ça ressemble fort au futur cinéma de François Ozon sur l'arrivée d'un inconnu dans un environnement sain (Swimming pool, Dans la maison, Le refuge, L'amant double....), et je reconnais déjà là sa volonté non pas forcément de choquer, mais de bousculer l'ordre établi sous ses abords lisses et proprets. C'est pas tous les jours qu'un premier film montre une partouze et un inceste...
De plus, il va vouloir provoquer jusqu'à confier le rôle du frère et de la soeur à Adrien et Marina de Van, où ils vont se doucher ensemble.


Personnellement, j'ai trouvé ça si gros que j'en ai pris le parti d'en rire, car c'est parfois très drôle sous couvert d'humour noir, notamment lors de l'arrivée des invités à la partouze. Tout ça sous le regard consterné de la mère et de l'indifférence du père, qui sait que sa femme couche avec son fils, et ne s'exprimant que par aphorismes.
On sent le tournage avec peu de moyens, quasiment en intérieurs, mais j'ai trouvé là quelque chose de rafraichissant. Je ne le recommanderais pas forcément à tout le monde, mais qu'est-ce que ça fait du bien de voir un cinéaste de 30 ans, sorti de la FEMIS, ruer dans les brancards !

Boubakar
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le 19 oct. 2018

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