Zsófi est une jeune fille hongroise d'aujourd'hui, confrontée à une grossesse non désirée, athlète de haut niveau aux grandes ambitions. Si son enfant est adopté à la naissance, elle n'a ensuite que six semaines à sa disposition pour se rétracter. Presque toujours à l'image, avec un air buté dont elle ne se départit jamais, Zsófi laisse peu à peu le doute s'installer dans sa tête, comme c'était prévisible. Pas plus surprenants sont les choix narratifs de la cinéaste, Noémi Veronika Szakonyi. La mère célibataire de la jeune femme enceinte est irresponsable et boit plus que de raison, incapable d'assurer l'essentiel dans un foyer où vit également une fille cadette ; les hommes sont soit absents, soit minables ; le couple qui cherche à adopter est bon chic bon genre, etc. On est au bord des clichés en permanence, voire en plein dedans, et les situations sont elles-aussi attendues, y compris dans la concurrence qui s'installe dans le club sportif de Zsófi, du fait de son absence avant l'accouchement. Tout cela n'a pas été montré déjà précisément mais a tout de même un sérieux air de déjà vu, notamment dans des films de l'Europe de l'Est. Mais l'élément le plus prégnant du film est le peu d'empathie accordée à son héroïne car même sans émettre un véritable jugement sur ses actes et ses décisions, elle apparait continuellement comme un petit soldat individualiste qui ne peut que susciter une certaine forme d'indifférence, et même de rejet, alors qu'elle devrait capter toute notre compréhension et susciter de l'émotion.

Cinephile-doux
4
Écrit par

Créée

le 11 nov. 2022

Critique lue 43 fois

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 43 fois

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

76 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

74 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13