Rarement le mot "purge" aura trouvé autant de sens à mes yeux, à repenser à toute la souffrance passée devant un nanar qui se la pète carrément avec pourtant un budget proche de la monnaie de la boulangerie. Premièrement, il ne fait pas 1h39 comme annoncé sur les fiches techniques des sites cinéma (ou peut-être se sont-ils arrêtés à 1h39 ? Ils ont eu plus de bon sens que nous...), mais 2h05, ce qui est vite interminable. Visuellement atroce, les effets spéciaux sont les seuls vraies catastrophes effrayantes du film, à commencer par les intestins dont on peut presque lire la marque de tuyau d'arrosage, les têtes coupées au sécateur (en gros plastoc) qui font sauter le plan puis reprendre sur un cou de 30 cm (on a l'impression d'avoir 4 ans devant le spectacle de magie de papa...), et à peu près n'importe quelle scène sanglante ultra-mal faite qui nous donne juste envie de cuisiner une pizza avec toute cette sauce tomate. Les acteurs sont des caricatures sur pattes (forcément, pour une telle production), mais se démarquent des autres films de ce genre en étant incroyablement ennuyeux : on attend leur fin, point. Les personnages se mettent à raconter leur vie, à geindre durant des plombes, à montrer des paires de Robert sans aucune envie ni talent, et le film nous offre des tueurs sous ecsta qui nous épuisent vite (ça crie, ça saute partout, ça donne des répliques affligeantes, ça joue de la tronçonneuse en faisant un accent bouseux en salopette ou ça se lance dans un monologue aliénant pour finir empalé deux secondes après... Pires tueurs de film d'épouvante, toutes catégories confondues). La fin est bâclée et risible, on ne comprend pas comment la ruse de la gentille a pu fonctionner (le méchant est vraiment niais...où peut-être manquait-il une décapitation au sécateur, toujours très bien faite, pour conclure ce chef-d’œuvre ? Devinez.), et le gros cut au noir qui nous lance le générique en plein visage nous fait dire qu'il y a eu pénurie de pellicule (ah non, cette fin au hachoir était volontaire ? C'est encore pire). On veut bien voir un nanar de temps en temps, on sait à quoi s'attendre, mais Slashers est hors-catégorie avec son scénario écervelé, ses personnages épuisants et ses effets spéciaux de chez Joué Club.