Honnêtement, je ne sais pas comment noter ce film. Il est mauvais, de bout en bout, mais tellement divertissant. Sans doute, un nanar de la plus pure espèce, à vivement conseiller aux amateurs du genre.

L’histoire est une transposition du film «Les chasses du comte Zaroff» dans l’espace, sur une planète aux frontières de l’univers connu, où un homme aime à récupérer les survivants des vaisseaux échoués pour les chasser ensuite. Deux babes très légèrement vêtues et jouant très naïvement (pour ne pas dire comme des pieds), l’une aux formes généreuses, l’autre plus maigre mais néanmoins fort charmante (et ressemblant à Kim Catrall), s’échappent de façon grotesque d’un vaisseau spatial transportant des esclaves (et ce sera le seul background fourni aux spectateurs) et vont donc se crasher sur la planète en question. Là, un hôte «mystérieux», Zed, les accueille, vivant retiré dans un ancien château des pirates de l’espace (...) accompagné de 2 androïdes très cons. Les babes ne sont pas seules, car d’autres naufragés y séjournent, en attendant que leur navette soit réparée, un frère et une sœur. S’en suit une scène hallucinante où toutes les actions et tous les dialogues sont mot pour mot repris des «Chasses du comte Zaroff», sauf qu’à la place du piano, Zed joue d’un cercle en fil de fer qui fait des bruits de synthétiseur.

Les autres scènes font souvent encore plus fort. On a des scènes d’exploitation (l’héroïne filmée de derrière), des plans nichons gratuits, des incohérences aussi démesurées que le budget du Hobbit, des dialogues surréalistes magnifiés par le jeu risible des comédiens, des décors en toc flagrant et si peu caché (la toile d’araignée géante faite en film plastique...), de la jungle filmée peut-être dans un parc, et surtout, surtout, de la stupidité si constante et si grasse que je la pense voulue. En effet, dès la première scène, la fille qui court dans la jungle (sur un sentier) traîne à peine les pieds, trébuche de façon théâtrale et tombe dans une pose lascive évoquant les pulps et les dessins de Franzetti. Le titre lui-même, criard et vendeur, comme les pulps et les films d’exploitation, à mon avis l’est sciemment, rendant compte de la nullité de l’ensemble et attirant le public visé. De même pour l’affiche, belle et stylisée, tout le contraire du film quoi.

L’humour par conséquent ne manque pas, à la fois dans le tissu même de l’histoire à travers les actions, les décors et les ficelles pareilles à celles des tragédies antiques (voilà donc, de façon totalement assumée et détachée du propos, mon opinion sur elles; ça m’évite d’en critiquer directement, ça risquerait d’être violent), et dans les dialogues, complétement cons, mais aussi enjoués et vivants des 2 héroïnes. Je me suis rendu compte par ailleurs, à la fin du film, que malgré leur jeu lamentable je m’y étais attaché. Étrange phénomène...

Le méchant Zed est un sosie quasi-parfait de Christian Bale, mais avec un talent absent et cependant davantage d’expressions faciales. Il m’a beaucoup amusé.

La musique, elle, en dépit du minimalisme, tient bien la route.

Je résume donc, car je n’ai pas envie de tout spoiler, si par hasard quelqu’un voudrait le voir (ça m’étonnerait): ce film vaut le coup en tant que film d’exploitation assumé et cheap (très très très cheap), il ne dure que 1h14 (à peine plus long que le film de 1932), il met en scène des babes séduisantes (seulement 3, mais montrées sous tous les angles) dans leur lutte fantaisiste contre un Christian Bale du pauvre, des androïdes, un mutant et des zombies horriblement maquillés, en s’aidant de moult armes qui font piou piou et de couteaux. Ah, et il y a aussi une sorte de combat de gladiateurs.
Owen_Flawers
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le 23 nov. 2013

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Owen_Flawers

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