Smashing Machine par Aurélien Boucher

En 1997, Mark Kerr, champion poids lourd de combats d'arts martiaux mixtes, connaît une première défaite lors d'un tournoi au Japon. Poursuivant sa carrière avec une confiance ébranlée, le colosse développe une dépendance aux opioïdes, qui complique son existence déjà tumultueuse auprès de sa femme Dawn, dans leur maison en Arizona.

SMASHING MACHINE est le biopic sur l'un des pionniers du début de l'UFC : Mark Kerr (plus centré sur la période 2000). Et ce film était surtout vendu pour mettre plus en avant l'acting de Dwayne Johnson s'éloignant de ses autres rôles où il jouait pratiquement le même personnage, en plus de l'intention de relancer sa carrière après ces derniers échecs et aussi son image mis à mal avec son égo qui a mis à mal les productions de ces derniers films (mis à part son personnage de Final Boss à la WWE où il a pu se remettre bien en avant).

Et la sortie de ce film a été une douche froide, devenant l'un des plus gros échecs financiers du Rock et aussi des critiques très mitigés allant dans le négatif.

Et je peux confirmer que l'échec du film est justifié, car c'est vraiment un film raté.

Déjà, ce film est à éviter pour ceux qu'ils veulent voir un film de sport de combat, car ce n'est absolument pas le but du film et qu'en plus les scènes de combats (mis à part quelques moments intenses digne de ce sport) sont expédiés et pas intéressants cinématographiquement, et c'est également le cas du final avec aucune sensation de climax (et qui résume également le gros défaut du film du manque de véritables arcs narratifs).

Le film se centre surtout sur l'aspect intime du personnage principal et de ses problèmes dans sa vie et ses addictions aux anti-douleurs, et même cette partie la est raté.

Ce film est très calqué sur le documentaire de 2002, lui donnant un style documentaire qui fait vraiment tache dans cette œuvre cinématographique, ce qui fait qu'on se retrouve avec un film avec une mauvaise narration qui traite ses thématiques de manières très superficielles (et se basant surtout sur le Tell, don't show, qui est anti-cinématographique) au point qu'on est pas investit émotionnellement et qu'on ne sait pas quel est l'arc narratif principal. Donc que ce soit dans le coté vie intime de Mark Kerr et de l'histoire à la Rocky (notamment les suites comme le 3) avec le personnage qui cherche à se relever dans son domaine ou à la The Wrestler, le film se plante dans les deux domaines.

Et le tout est très superficiel que les scènes de dégradation conjugales ne fonctionnent pas, en plus d'être malaisant dans le mauvais sens notamment la dernière scène de dispute allant à la tentative de suicide de Dawn.

Au niveau du casting, Dwayne Johnson est vraiment très bon dans le rôle de Mark Kerr, avec sa volonté de vraiment jouer en plus d'avoir un charisme avec ses changements physiques. Il n'est absolument pas le problème du film même si on a du mal à s'investir en lui en raison de la narration pratiquement inexistante. Après on a Emily Blunt qui certes n'a jamais été aussi belle qu'ici, mais qui est vraiment très moyenne, très nunuche et pénible en plus de renforcer le malaise et l'absence d'alchimie et d'implication émotionnelle des scènes de disputes conjugales. Et le reste du casting est assez bon, comme Ryan Bader dans le rôle de Mark Coleman, l'entraineur et collègue compétiteur de Mark (et le film montre assez bien le coté amical de ce sport).

Après la réalisation est vraiment ratée. Mis à part la première partie qui tient à peu près la route, avec l'esthétique et quelques plans notamment le plan séquence caméra à l'épaule quand Mark sort de sa défaite/no contest face à Igor Vovchanchyn, le reste de la réalisation est totalement raté, avec le style documentaire qui ne colle absolument pas et qui donne l'impression d'être face à un film amateur indigne d'une production de 50 millions de dollars, en plus d'amplifier la narration inexistante. Quelques scènes sort un peu du lot, comme la scène d'entrainement intensif à la Rocky avec MY WAY en fond musical, mais il n'y a pratiquement rien à se mettre sous la dent.

Et la musique est assez bonne malgré une utilisation inégale.

Donc un véritable ratage de par sa narration inexistante et sa réalisation amateure.