Un bon 7/10... Toujours sans sourire.
Parker Finn revient avec la suite de son projet pour nous offrir une histoire directement liée au premier opus. Ce dernier avait été prometteur, avec un scénario original et plutôt accrocheur. Globalement, j’avais vraiment apprécié cette première expérience. Alors, qu’en est-il de cette suite ? Eh bien, une fois de plus, j’ai été transporté dans cet univers pour le moins dérangeant.
Le début du film nous replonge immédiatement dans l’ambiance de son prédécesseur. On y découvre un homme, victime de la malédiction, prêt à s’en débarrasser de la plus horrible des façons : le meurtre volontaire. Ce n’est pas un spoiler si vous avez vu le premier film. Ayant réussi à contaminer une autre personne, cette dernière va rapidement croiser la route de la protagoniste (ou future victime, au choix), une célèbre chanteuse au passé tourmenté par la drogue et d’autres démons. Ce choix narratif apporte une force intéressante au film : la célébrité de la pauvre Skyle (interprétée par Naomi Scott) ouvre un nouveau champ des possibles. Là où le premier film se concentrait sur une héroïne à la vie plus « ordinaire », ici, la célébrité introduit de nouvelles interactions et problématiques. Les enjeux qui en découlent rendent la possession encore plus dérangeante et effrayante.
Cela fonctionne en grande partie grâce à la prestation de Naomi Scott, impeccable jusqu’au bout. La peur se lit sur son visage comme dans un livre ouvert, chaque expression est maîtrisée. Cette performance s’inscrit dans une ambiance générale très angoissante. Le réalisateur nous égare autant que le personnage principal, renforçant la sensation d’illusion. Cet aspect est d’ailleurs plus prononcé ici que dans le film précédent, même si l’on a parfois le sentiment que l’héroïne est plus encline à affronter ce qui lui arrive.
Smile 2 ne cherche pas à être gore, à la manière d’un Saw ou d’un Massacre à la tronçonneuse, et il ne cherche pas non plus à terrifier à tout prix. Bien que l’ambiance soit pesante, le film n’offre pas un grand nombre de "screamers" ou d’effets de surprise qui vous feront bondir de votre siège. Et c’est un peu dommage. Les apparitions paranormales surprennent, mais sans vraiment faire peur. Quelques "jumpscares" sont disséminés ici et là, mais souvent prévisibles, ce qui réduit leur impact. La réalisation reste globalement maîtrisée, avec notamment une scène marquante où Skyle interagit avec son défunt compagnon lors d’une dispute en voiture.
La fin, elle, risque de diviser. Je n’entrerai pas dans les détails pour éviter tout spoiler, mais il faut noter qu’elle est à la fois un peu décevante sans l’être totalement. Elle laisse un goût mitigé, entre satisfaction et frustration. J’ai apprécié cette conclusion sans être véritablement emballé, à cause d’un certain manque d’originalité... même si cela ouvre clairement la voie à une éventuelle suite.
Points positifs :
- L'interprétation de Naomi Scott
- Une ambiance toujours plus glauque
- La scène avec le groupe de danseurs dans l'appartement de Skyle
- Des sourires au combien effrayants
- Un rythme très appréciable
- Un univers maitrisé
Points négatifs :
- Un certain manque de peur par moment
- Une fin pouvant diviser
- Finalement rien de nouveau dans l'évolution de la malédiction
Conclusion :
Smile 2 s’impose donc comme une suite cohérente et efficace à son prédécesseur. En lien direct avec le premier film, il en reprend les codes pour les approfondir, bien que de manière encore trop timide. Malgré un certain manque d’évolution dans le lore de cet univers, ce nouvel opus introduit des problématiques inédites, notamment liées à la célébrité de son personnage principal. L’ouverture vers un potentiel troisième film est prometteuse, à condition toutefois de prendre davantage de risques pour éviter de tomber dans la répétition.