Elle fera mieux la prochaine fois

Snow Canon est une énième exploration de l'amour homosexuel à l'adolescence. Dans cette itération une jeune fille semble de plus en plus fascinée par sa baby-sitter, une américaine d'une vingtaine d'années alors qu'elle ne doit pas encore avoir 15 ans.
En fait l'âge c'est la limite pour que l'ado ait encore besoin scénaristiquement d'une baby-sitter et la limite d'âge pour que l'attraction soit réciproque sans être totalement malsain, bien que ça le soit un peu quand même.
Le film n'est pas très bien réalisé, c'est un peu long, un peu mou, mais ça arrive à être pas totalement faux lorsqu'il s'agit d'aborder la psychologie de cette adolescente qui s'ennuie, qui vit un peu la vie de ses amis par procuration au travers de son ordinateur et qui ne peut s'empêcher de croire qu'entre elle et le mec qui la garde au début du film il se passe un truc, alors que clairement c'est juste le malaise total puisqu'elle le dévore des yeux et que lui ne dit rien, ne fait rien... et refuse, comme le veut le bon sens, tout rapprochement.
Puis elle se rapproche avec sa nouvelle baby-sitter avec des petits riens. Le problème c'est que ces petits riens auraient pu être plus vrais, plus touchants, plus justes... là j'ai quand même l'impression que la réalisatrice n'ose pas filmer les corps, n'ose pas filmer ce qui se passe, les regards, les gestes, les attentions, et donc on devine plus qu'autre chose.
C'est bien beau de vouloir faire un film tout dans la suggestion, mais s'il faut être devin ça ne fonctionne pas non plus.
C'est ce qui empêche ce court métrage d'une demi heure d'être vraiment bien, le manque d'audace, ou de maîtrise dans la suggestion.
Après c'est pas un mauvais moment, mais ça reste juste une itération de plus de quelque chose qu'on connaît et qui ne varie pas forcément beaucoup d'un schéma préétabli.