Aujourd'hui, c'était sortie au cinéma (pour changer...). Accompagnée d'une amie, on a décidé de choisir le film de manière improviste. Entre le remake foireux de "Starbucks", Guillaume Canet qui se prend pour Martin Scorsese ou bien des escargots faisant la course. Notre choix s'est porté sur "Snowpiercer", production internationale racontant une lutte des classes sociales sur fond de dystopie. On ne savait pas vraiment à quoi s'attendre, la bande-annonce m'avait plu mais j'avais un peu peur de certains cliches qu'on peut avoir dans ce genre de film, heureusement les craintes se sont envolées dès lors que le film a commencé.

En 2013, une nouvelle ère glacière frappa la planète et décima l'environnement et les habitants. Les survivants sont alors hébergés dans le "Transperceneige", un train gigantesque qui roule sans cesse aux quatre coins du globe. Les choses se compliquent quand les riches prennent le pouvoir et vivent dans le luxe tandis que les autres vivent dans des conditions misérables. Brutalisés et soumis par les riches et les forces de l'ordre, les pauvres décident alors de se rebeller en allant vers l'avant du train.

On pense à Orwell et son "1984" ou aux "Fils de L'Homme" de Cúaron, pour son univers dystopique et dénuée de tout espoir, on pense à des films comme "Elysium" pour le thème de la lutte des classes mais "Snowpiercer" se dégage de ses œuvres en imposant, avec succès, un style esthétique et scénaristique, différent de ses œuvres.

En effet, le film se démarque des différentes œuvres de ce genre par, tout d'abord, sa mise en scène et son univers visuel. Bong Joon-Ho réussit a imposer des tas d'idées visuels, sans que cela ne fasse "too-much". On découvre, en même temps, que les personnages, les différents wagons qui se démarquent visuellement, et cela nous éblouit ou nous horrifie. C'est comme si le spectateur était parmi le groupe. Pendant la première demi-heure, on est habitué à découvrir cette univers assez sale et pauvre qu'est l'arrière du train, on en a marre de cette univers, comme les personnages et on est "heureux" comme eux, de découvrir pour la première fois ces lieux. On évolue, en quelque sorte, avec eux. De plus, les personnages parviennent à être attachants et ne versent quasiment jamais dans le cliché. Bong Joon-Ho réussit le coup de nous faire entrer pleinement dans l'oeuvre. Le film comporte aussi des idées de mise-en-scène complètement folle, je pense notamment à une bataille à la première personne, en vision nocturne et à une utilisation de la "shaky-cam" bien exploité, puisqu'elle nous permet de nous inquiéter sur le sort des personnages. Cela va paraître paradoxal, mais j'ai été ravi de voir autant de pessimisme dans un film, cela nous permet d'éviter les clichés hollywoodiens et rend l'histoire inattendu. La violence du film aussi, apporte un plus à l'univers. En ce qui concerne le scénario, c'est aussi très bien écrit. Ici, on n'utilise pas les codes du film d'anticipation de ce genre, tels que "Les Fils de L'Homme" ou "Elysium". Le film comporte quelques éléments le rapprochant aux deux oeuvres cités, néanmoins, il a son propre univers, une galerie de personnages hauts-en-couleurs et une histoire quasiment imprévisible. De plus, le film est très bien rythmé, on en a beaucoup pour ses deux heures et on ne s'ennui jamais.

Les acteurs sont très bons, à commencer par un Chris Evans qui prouve qu'il peut faire autre chose que jouer les super-héros (et pourtant, je l'aime bien en tant que "Captain America"), il nous livre un personnage touchant et parvient à émouvoir le spectateur. Ensuite, John Hurt est plutôt bon dans le rôle d'un viellard considéré comme un "sage" et SURTOUT, mention spécial à l'excellente Tilda Swinton (Mais si ! La femme des services sociaux dans "Moonrise Kingdom" ou la maman dans "We need to talk about Kevin" !), géniallisime en "conseillère" et "directrice" exécrable, pathétique et hilarante du "Snowpiercer". Chacune de ses apparitions était un moment de bonheur. Pour un casting quatre étoiles et international, c'est vraiment réussi !

C'est assez difficile de trouver des défauts au film. Si je devais vraiment pinailler sur le film, je dirais que le sort d'un des "bad-guys" est assez exagéré. Vous voyez le temps que met le tueur de "Red is dead" pour mourir ? Ici, c'est la même chose. Et le plan final est assez... "grotesque", on comprend ce qu'il veut dire et c'est très bien, mais j'ai pas aimé que le film se termine par ce plan. Si je devais trouver des défauts, ce serait seulement ça.

"Snowpiercer" est donc un excellent film d'anticipation. C'est une très belle surprise, que je recommande à tous d'aller voir en ce moment dans les salles de cinéma.
VictorHa
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le 31 oct. 2013

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VictorHa

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