Un train toujours à l'heure

Bong Joon-ho fait partie de mes cinéastes favoris. Hormis Barking Dogs Never Bite, je trouve qu'il n'y a rien de mauvais ou de médiocre chez ce cinéaste. Snowpiercer est le premier film hors de ses terrers natales du cinéaste coréen. Composé de fonds et d'un casting international, l'oeuvre est une adaptation de la BD éponyme.

Dans un futur proche donc, la Terre est couverte de neige et de glace après une tentative pour empêcher le réchauffement climatique qui a franchement trop bien réussi puisque les survivants de la Terre sont contraints de vivre dans un train avec là aussi tout un système de classe sociale, de pouvoir et d'autorité.

On pourrait évidemment juger que les traits sont parfois trop gros mais au fur et à mesure que le récit avance, l'intrigue se fait de moins en moins claire dans les rôles que chacun ont pu jouer dans la révolte de Curtis. Car la Terre a beau être un glacier géant, il y a toujours une lutte des classes avec un pouvoir qui veut le garder.

Mine de rien, outre le thème écologique qui est abordé, l'oeuvre est un bon résumé de la condition humaine depuis finalement le début de son existence.

Le film peut franchement compter sur un cinéaste qui sait filmer. Quelques séquences sont mémorables et certaines attaques de wagons marquent particulièrement les esprits.

Dans ce casting internationalisé, Bong Joon-ho peut donc compter sur Jamie Bell, Chris Evans, Tilda Swinton, John Hurt et bien d'autres. Tous sont excellents et Swinton est par exemple totalement méconnaissable.

Le seul gros défaut du film demeure ses vingt dernières minutes qui se veulent peut-être moins fluides dans le rythme et un peu trop bavardes.

La fin peut laisser perplexe mais par sortir du train, cela reste la seule façon de faire la vraie révolte et de vouloir changer le système de fonctionnement humain, quitte à mourir dans la neige, même si la fonte semble amorcée.

En tout cas, cette deuxième vision de l'oeuvre n'en déforce pas moins sa puissance émotionnelle et formelle.