Fantasmes

J'amie bien Neil LaBute. Je me suis retrouvé dans l'écriture de son film. Je ne dis pas que je suis aussi doué que lui, mais ce qu'il fait c'est ce à quoi j'aspire ; j'ai d'autres références, comme Allen ou Aldrich, mais je trouve que mes BD sont peut-être plus proches du cinéma de LaBute que des autres cités. Peut-être parce que ça tourne beaucoup plus autour du sexe ?

En tous cas, j'ai passé un bon moment devant ce film même si je ne suis pas fan à 100 % du principe narratif, à savoir des personnages qui ajoute toujours plus de révélations pour faire avancer l'intrigue. Ce qui fait que le film fonctionne, c'est parce que le récit ne repose pas que là-dessus, que les personnages sont bien construits et qu'ils reviennent régulièrement en arrière pour approfondir certaines données. Le twist final m'a fait un peu peur durant les 10 premières secondes, mais par la suite, ça se tasse plutôt bien. Ce n'était pas nécessaire pour avoir une fin, mais ça permet d'amener une autre perspective sur ce couple tout en restant dans la continuité de ce que l'on a vu ; en fait ça aurait vraiment été dérangeant s'il n'y avait eu aucun lien mais ce n'est pas le cas.

La mise en scène est impeccable : sobre, simple, efficace. Neil sait où placer la caméra, dynamise intelligemment son intrigue malgré que ce ne soit que du texte à réciter. On ne ressent pas la répétition, le réalisateur parvient toujours à insuffler du neuf dans sa manière de filmer tout en restant simple et cela grâce à une bonne utilisation des décors et des mouvements. Les acteurs sont très bons aussi : Tucci dans un premier c'est rare, et ça vaut le détour car il est vraiment à fond dedans ; Eve, je l'avais déjà vu dans d'autres films dont "Dirty Week-end" de LaBute où elle m'avait séduit, elle délivre ici une performance plus intense, plus subtile aussi.

Bref, voilà un bon petit film bien sympathique.