Pas le grand "boum" attendu
Après The Box, qui est pour moi un mauvais film, je continue la découverte du cinéaste Richard Kelly en remontant dans le temps et en s'attaquant à Southland Tales. Notre homme semble aimer les sujets tournant autour de l'apocalypse et de la fin du monde puisque c'est son second film s'attaquant, de près ou de loin, à ce sujet. Ici, il endosse la double casquette de réalisateur et de scénariste.
Il faut reconnaître des qualités à ce film au scénario étrange et au casting improbable. On ne peut qu'affirmer le fait que Kelly parvient à créer une ambiance particulière et d'apporter une touche d'originalité à son film. On est quand même loin de ce qui se fait à Hollywood ou même dans le cinéma d'auteur. Pas de doute, le cinéaste a sa personnalité. De son scénario, on est inondé par un flux d'informations et de critiques vis-à-vis de l'administration américaine. L'oeuvre datant encore de l'époque où Georges W. Bush était en place, on y va à coup de massue sur l'intervention américaine en Irak, le Patriot Act et surtout la peur exacerbée du terrorisme. D'autres points sont attaqués comme le refus de l'avortement ou ce puritanisme propre à l'Amérique.
Le gros souci avec le scénario de Kelly, c'est que justement, il comporte beaucoup trop d'informations. Certes, il se la joue compliqué, tentant de perdre le spectateur, mais je trouve ce point plutôt raté. Notre homme est également fortement intéressé par la religion et l'oeuvre se permet de lire quelques versets de l'Apocalypse. Le personnage de Boxer Santaros meurt même dans un final, les bras en croix, renvoyant à l'image du sacrifice de Jésus Christ.
Pour le reste, il serait trop simple de résumer le film, qui mérite certainement une autre vision pour en comprendre bien mieux certains tenants et aboutissants. Les influences de Kelly sont légions: Lynch, Kubrick, la culture pop, Moore ou encore Karl Marx. Beaucoup trop d'informations à digérer pour un spectateur qui risque de se perdre. Le cinéaste ne manque malheureusement pas de prétention et gagner en humilité ne pourrait être que positif pour la suite. Est-ce que le succès de Donnie Darko lui est monté à la tête ?
Toutefois, notons chez Kelly une volonté de maintenir constamment du rythme dans son film et à ce titre, la mise en scène répond plutôt présente. Le casting est absolument épatant de Dwayne Johnson qui est quand même à mourir de rire en grand costaud rapidement effrayé (sa tête vaut son pesant d'or) à Sean William Scott (Stifler des American Pie) en passant par Sarah Michelle Gellar. On constate même un sympathique petit rôle pour Justin Timberlake. Les situations déjantées sont légions et permettent à l'oeuvre de jouir d'un second degré plutôt intéressant, faisant passer la pilule.
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