Avec Souviens-Toi…l’été dernier, Jim Gillespie ne réinvente certes pas le slasher. Mais il en connaît la formule, il en maîtrise les codes de telle sorte qu’il sait aller à l’essentiel : l’intrigue est minimale et resserrée sur nos quatre personnages principaux, les retournements ne surprennent pas mais sont bien orchestrés, on ne s’ennuie pas une seconde.
Du slasher, le réalisateur n’a conservé que le nerf, a éloigné le gras : sa mise en scène très souple et aérienne participe à la menace, elle donne au spectateur un tour d’avance et le rend aussitôt complice des crimes à venir. C’est surtout par son ambiance poisseuse que le film se démarque du tout-venant, émanation du côté obscur des docks et de l’univers portuaire avec ses histoires de marins disparus, de crochets tueurs etc. Or, l’acharnement que manifeste le tueur en série équivaut symboliquement au sort qui s’abat sur quatre coupables dont la traque fait office de punition, de châtiment divin. La dimension moralisatrice du slasher est bien connue, elle se charge ici d’une réflexion assez juste sur l’accident, la culpabilité et le poids qu’engendrent mensonges et non-dits.
Souviens-Toi…l’été dernier en dit donc plus qu’il ne semble dire, et sa modestie ne doit pas masquer ses qualités intrinsèques, avant tout plastiques et musicales – la partition qu’offre John Debney au film compte parmi ses meilleures.