En revoyant les « Souviens-Toi… L’Été Dernier », j’ai appris qu’il en existait un troisième, titré « I Always Know What You Did Last Summer ». Le film est réalisé par Sylvain White, dont l’expérience n’a pas dû être simple. Embauché deux semaines avant le début du tournage, il n’y avait pas de casting et il a également dû s’occuper de trouver les lieux de tournage. Autant le dire tout de suite, ce troisième film a été fait dans l’urgence, et sa qualité a fait qu’il est sorti directement en vidéo. Il n’a pas eu le droit à un passage par la case Cinéma, et pour cause, ça ressemble plus à un téléfilm naze qu’à une œuvre cinématographique aboutie.
En préparant cette émission j’ai donc appris qu’il existait un troisième « Souviens-Toi… L’Été Dernier », sobrement titré « Souviens-Toi… l’Été Dernier 3 » en France et « I Always Know What You Did Last Summer » aux États-Unis. Le film est réalisé par Sylvain White, dont l’expérience n’a pas dû être simple. Embauché deux semaines avant le début du tournage, il n’y avait pas de casting et il a également dû s’occuper de trouver les lieux de tournage. Autant le dire tout de suite, ce troisième film a été fait dans l’urgence, et sa qualité a fait qu’il est sorti directement en vidéo. Il n’a pas eu le droit à un passage par la case Cinéma, et pour cause, ça ressemble plus à un téléfilm naze qu’à une œuvre cinématographique aboutie.
« Souviens-Toi… l’Été Dernier 3 » est une suite tout ce qu’il y a de plus officiel, bien qu’aucun membre des précédents castings n’y apparaisse. Le film fait quand même pas mal de références aux événements des deux premiers, mais ça s’arrête là. L’histoire reprend le principe de jeunes qui tuent accidentellement quelqu’un et, un an après un tueur en ciré de pêcheur, équipé d’un crochet, vient les trucider. Mais avant que tout ça n’arrive, qu’est-ce que c’est long ! Le métrage est mou, il y a assez peu de scène horrifique, et c’est beaucoup de parlote, qui permet de combler le vide du scénario, par un autre style de vide.
Dans la forme, il ressemble beaucoup plus à un fan film amateur, ce qui peut lui donner un petit charme, mais qui ne le sauve en rien, car ça reste globalement mauvais. Les meurtres ne sont pas vraiment spectaculaires, il n’y a rien qui marque véritablement les rétines. La brutalité dont fait preuve le tueur dans les deux premiers opus, qui étaient déjà assez légers sur le gore, est ici atténuée. En gros, il se contente d’apparaître, histoire de faire sursauter, il s’occupe de ses affaires, et puis il redisparaît jusqu’à une prochaine intervention identique. C’est de cette manière que l’ennui s’installe rapidement.
De plus, le tueur ne tue pas directement les responsables, reprenant ici l’un des problèmes des deux premiers films, avec un boogeyman qui préfère s’amuser avec ses victimes, quitte à favoriser les dommages collatéraux. Il joue ainsi avec les coupables de l’accident, il en tue un rapidement, mais pas les autres, puisqu’il attend sagement la fin du métrage pour cela. Alors, pourquoi ? Ma petite idée, c’est que les malfaiteurs en présence derrière cette production n’y connaissent pas grand-chose en termes de Slasher. Quand on regarde la filmographie de Sylvain White et du scénariste Michael D. Weiss, ce sont deux habitués de projets proches de la série Z, mais aucun n’a de lien avec le genre. C’est comme s’ils pensaient que le Slasher c’est facile, il suffit de balancer la silhouette d’un homme menaçant après de jeunes adultes et voilà.
Mais ce n’est pas ça le Slasher, enfin si, un peu, mais ce n’est pas uniquement ça. Le Slasher c’est un sous-genre génial parce que, justement, il y a une silhouette menaçante lancée après de jeunes adultes. Cela permet de créer une angoisse qui sert de parabole afin d’illustrer le passage difficile à l’âge adulte. Ensuite, ce qui est marrant à suivre, c’est comment le boogeyman s’y prend pour trucider le casting. Quelle arme il va choisir, quel angle d’attaque il va adopter, quelle victime il vise, etc., etc. Et c’est la mise en place de tout ça, puis la cruauté du meurtrieur, qui rendent l’ensemble divertissant. Donc, dans le cas de « Souviens-Toi… l’Été Dernier 3 », il n’y a pas tout ça, c’est juste le tueur apparaît, il tape la pose vite faite, coup de crochet et fin.
Si on ajoute à cela le fait qu’en 2006, le slasher c’était également plus tellement ça, le pic de popularité était passé depuis bien longtemps, alors le film fait encore plus dater. Il sort à une période où l’Horreur à Hollywood est en train de se réinventer, avec des œuvres beaucoup plus radicales, avec des productions gores comme il n’y en avait pas eu avant. De nombreux remakes ou des préquelles sortent à ce moment-là, pour revisiter des classiques avec les codes actualisés et en vigueur. Ce n’était pas toujours réussi, la qualité est assez variable, mais pas mal de ces œuvres se sont calées sur les nouveaux standards mis en place par « Saw », par exemple.
Pour se démarquer dans une énième entrée dans le genre, il était important de proposer quelque chose d’un peu extrême. Beaucoup de productions qui se sont plantées à l’époque avaient comme point commun une horreur bien trop aseptisée. De nombreux remakes n’osaient pas aller trop loin, pour brasser un public plus large, ou simplement par manque d’investissement ou de talent. « Souviens-Toi… l’Été Dernier 3 » se situe dans cette catégorie, à la fois trop soft pour être pris au sérieux et trop aseptisé pour tenir la marée face à ce qui cartonnait. En somme, le film n’avait aucune chance. C’est une œuvre médiocre, sans grand intérêt, qui, contrairement à ses deux aînés n’est pas du tout passé à la postérité, même pour les mauvaises raisons, c’est dire.
Pourtant, ils ont essayé de proposer quelque chose malgré tout, et c’est le premier film de la franchise à posséder des éléments fantastiques. Le tueur est un revenant, ce qui n’est pas dissonant avec les codes du Slasher en plus. Mais sa nature de zombie, ou de bête à tuer, vient renforcer la débilité du fait que son plan d’assassinat ne fasse aucun sens. Un revenant qui est de retour sur Terre pour se venger, il ne tergiverse pas, il a une mission, il ne fait pas mumuse avec ses victimes. Du coup, tout ça retire de la crédibilité, et s’y on ajoute là-dessus des personnages désincarnés, pas spécialement détestables, mais écrits avec les coudes, et bien on obtient un total désintérêt pour l’ensemble.
Il n’y a pas grand-chose à dire de plus sur le film, puisqu’il n’y a pas vraiment de sous-texte. Ici, tout est très littéral et prétexte à l’histoire, il n’y a pas vraiment de réflexion sur les personnages, ou plus loin, sur le passage à l’âge adulte. Parfois, ces angles permettent d’accrocher à un film nul, comme on se dit qu’ils ont quand même essayé de proposer un truc, même si c’est raté, il y a tout de même quelque chose à prendre. Ici, que nenni, il n’y a aucune ampleur, ni profondeur à l’ensemble, tout est cliché, et du très mauvais cliché, très mal exploité, avec un casting qui patauge comme il peut dans ce marécage cinématographique. Et ben c’était bien nul, voilà, ce film n’a strictement aucun intérêt, pas même celui d’exister, c’est triste.
La franchise « Souviens-Toi… l’Été Dernier » n’est pas reconnue pour son originalité ni pour sa grande qualité. Cependant, le premier a quand même réussi à s’ancrer dans la pop culture, et le second a le mérite de proposer un cadre nouveau au Slasher. Ces deux premiers volets apportent également une attention autour de réflexion sociologique, qui donnent du poids à leurs récits respectifs. Ce ne sont pas des films extraordinaires, mais ils sont marrants à suivre, ne serait-ce que pour la petite lucarne qu’ils nous offrent sur la seconde partie des années 1990. Avec le trois, il n’y a rien de tout ça, c’est fait sans passion et sans intérêt particulier pour le genre. Mais même pour l’Horreur, le film ne fait pas peur et il n’est pas spectaculaire pour un sou. Donc bon, passez votre chemin, il n’y a rien à voir.
-Stork._