25 ans après le sympathique et dispensable Space Jam avec Michael Jordan, Warner nous joue la carte nostalgique avec ce Space Jam : Nouvelle ère qui s'offre cette fois ci la star LeBron James en tête d'affiche. Un nouveau film à la gloire d'une star des terrains de baskets qui se double cette fois ci d'une auto-promotion du studio envers son univers et sa plateforme de streaming HBO Max Warner Media tout en offrant un bel espace publicitaire à la marque de sport à la virgule. Et avec tout ça il reste encore un peu de place pour le cinéma ? Et bien pas vraiment ...


Dans Space Jam : Nouvelle Ère , papa LeBron James est donc kidnappé avec son fils par le maître d'une intelligence artificielle gérant le multiverse Warner/HBO qui propose une nouvelle dimension dans le divertissement (Abonnez vous !!). Afin de libérer son fils et retrouver le monde réel LeBron James, aidé par les Looney Tunes, devra affronter et vaincre l'équipe de basket imaginé par le maître de cette intelligence artificielle et dans laquelle jouera son propre fils. Bon, le concept est franchement bidon mais en même temps trouver une trame qui tienne la route pour un affrontement de basket avec des toons faut se lever de bonne heure.


Impossible face aux univers multiples du films et aux références copieusement et complaisamment étalées à l'écran par Warner de ne pas penser au Ready Player One de Steven Spielberg. Sauf que là on est clairement sur du Ready Player Two, vous savez celui avec la manette qui marche un peu moins bien, celui qui ne contrôle pas les menus et celui qui va essayer péniblement de faire de de son mieux en demandant à quoi servent les boutons. Car là ou Spielberg nous interrogeait pour savoir à qui appartient le culture populaire (fans, créateurs, multinationales (??)) Malcolm D. Lee lui ne fait que survoler le catalogue Warner et citer quelques grandes saga du studio disponibles dans un immense univers globale (Abonnez Vous !!) et dans lequel tout semble soudainement se valoir au nom du divertissement de masse. Pourtant l'idée de départ, quoi que un peu pété du casque, était plutôt amusante en contraignant LeBron James et Bugs Bunny à partir à la recherche des différents toons perdus dans d'autres univers afin de reconstituer la dream team du premier film. J'espérais qu'ils allaient retrouver Porky Pig faisant le cochon dans Délivrance ou la mamie de Titi se faisant molester par les droogies d'Orange Mécanique mais j'avais oublié que l'on était dans un immense sport publicitaire consensuelle pour Warner/HBO Max (Abonnez Vous !!). Malheureusement donc, la mécanique tourne vite à vide, les références sont paresseuses et lourdes et surtout tout cela manque cruellement d'humour et de dérisions. Bienvenue donc chez Warner qui d'un coup nous fait se côtoyer dans un même élan d'uniformisation des esprits critiques Wonder Woman 1984 et Mad Max Fury Road. Le summum du cynisme mercantile de cette immense gloubiboulga restera le fameux match de basket durant lequel les personnages des univers Warner et HBO vont venir faire les spectateurs. Bon j'avoue j'ai eu un sourire nostalgique en voyant quelques personnages des dessins animés de mon enfance comme le requin Mantalo mais j'ai très vite déchanter devant ce mélange de personnages de synthèses tournant en boucle dans leurs gestuelles et le sentiment que l'on avait convié des amateurs de Cosplay pour faire de la figuration en s'agitant comme des cons à l'arrière plan. J'avais déjà trouvé étrange et douteux le concept d'upgrader la version des toons 2D en 3D comme si c'était le progrès ultime mais j'ai eu mal à ma pop culture en voyant au second plans des ersatz mal dégrossis de Trinity, de Pennywise, des Droogies, de la sorcière du Magicien d'Oz, du pingouin et de la Catwoman de Batman Returns, du roi des morts de Game of Thrones, du scooby gang, du Géant de Fer, de Robin des Bois et tant d'autres s'agiter comme des débiles uniformément décérèbre devant un consternant spectacle synthétique d'Entertainment désincarné symbolisé par ce match de basket.


Est ce qu'au moins ce monstre de licence globale qui semble avoir avaler Anthony Burgess, JK Rowling, David Benioff et D. B. Weiss, Georges Miller, Tim Burton, Nike et Daffy Duck pour en recracher un ode bruyante au divertissement l'est elle vraiment, divertissante ?? Et bien même pas car en dehors des Looney Tunes qui recyclent une panoplie de vieux gags on reste souvent de marbre devant les tentatives d'humour du film. Oubliant même tout principe des règles de narration en même temps que celles du basket le grand match final ne sera qu'agitation stérile d'un amas de pixel et de bruits assourdissants débouchant sur une morale bien cucul de vrai faux sacrifice et d'amour filiale et paternel. Les spectateurs devront donc faire preuve de la même souplesse que Warner qui nous gratifie sous couvert d'un spectacle familiale d'une magnifique auto fellation de presque deux heures pour son univers (Abonnez Vous !!).


I Believe i can Fly chantait Seal pour Space Jam en 1996 alors qu'aujourd'hui la plainte pourrait bien être I Believe I Can Cry .

freddyK
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le 19 avr. 2022

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Freddy K

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