Space Runaway Ideon: A Contact
5.8
Space Runaway Ideon: A Contact

Long-métrage d'animation de Yoshiyuki Tomino (1982)

A Contact ne devrait être regardé que par ceux qui, pour une raison ou pour une autre, n’ont pas le temps de visionner les 39 épisodes de la série télévisée Space Runaway Ideon, ou qui ne parviennent pas à supporter son rythme lent et ses scènes répétitives. Très épisodique, la série avait tendance à se perdre dans de nombreuses escarmouches contre le Buff Clan, qui n’apportent presque rien individuellement à l’intrigue. A Contact parvient quant à lui à ne conserver que quelques scènes de combat très marquantes, menées uniquement contre quelques officiers précis du Buff Clan. C’est clairement un aspect positif du film, mais sa contrepartie est qu’il est tout de même curieux de voir que les protagonistes, qui n’avaient jamais piloté leurs machines au début du film, en maîtrisent presque parfaitement les commandes dès leur deuxième combat.


La capacité d’A Contact à parvenir à condenser une trentaine d’épisodes pour dégager une intrigue globalement cohérente et compréhensible mérite sincèrement d'être soulignée. Pour ce faire, elle est parfois forcée de mélanger des intrigues appartenant à des épisodes différents de la série. Ce n’est pas que les événements d’A Contact se déroulent plus rapidement que celui de la série : ils ne sont pas dans le même ordre. Cela conduit à quelques incohérences mineures, par exemple un personnage qui accompagne Sheryl et Olliver avant de se faire tuer et dont on ne sait pas d’où il sort ou encore, ou la mention de la mort d’un personnage à laquelle on n’a pas vraiment assistée (ou plutôt, on se souvient qu’un certain personnage se fait effectivement écraser ; le film fait comme si il s’agissait du père de l’un des protagonistes, alors qu’il s’agit, dans la série originale, de quelqu’un d’autre).


Malgré son rythme très rapide, A Contact ne parvient pas à conduire correctement à l’intrigue du film Be invoked, notamment parce qu’il ne résume pas la totalité de la série télévisée et s’arrête à l’épisode 32. C’est pourquoi les premières secondes de Be Invoked sont contraintes d’effectuer un récapitulatif sur la mort de deux personnages à laquelle on n’assiste pas dans A Contact. L’un de ces personnages


est Gije, que l’on voit rejoindre le vaisseau de protagonistes à la toute fin de A Contact. Lorsque l’on regarde les deux films d’affilée sans avoir vu la série, c’est donc comme si on introduisait un personnage en donnant l’impression qu’il est important, pour le faire mourir hors écran quelques secondes plus tard.


Les explications fournies quant à la nature de cette force qu’est « l’Ide » sont bien plus claires et sont mieux mises en avant dans le film que dans la série. Mais ce gain en clarté diminue fortement l’atmosphère de mystère que la série télévisée parvenait à instiller au fil des épisodes, d’autant plus que les rapides aperçus que l’on pouvait avoir des pouvoirs de l’Ideon au fur et à mesure des multiples combats contre le Buff Clan n’apparaissent plus.


De même, le film est bien trop court pour que l’on puisse s’attacher à la plupart des personnages, d’autant plus que bon nombre d’entre eux sont assez difficilement appréciables, et qu’il faut bien à la série plusieurs dizaines d’épisodes pour explorer leur caractère et finir par les rendre intéressants. Be Invoked contient un grand nombre de scènes poignantes, mais qui sont sans doute bien moins frappantes lorsque l’on n’a pas vu la série originale. Il reste donc très largement préférable de visionner cette dernière, en n’hésitant pas à sauter certaines des trop nombreuses scènes de combat, ou de dialogues entre officiers du Buff Clan.


A la rigueur, on peut visionner A contact après avoir vu la série télévisée, pour s’amuser de l’ingéniosité avec laquelle le film recombine des scènes de la série, supprimant parfois quelques lignes de dialogue très spécifiques et en rajoutant d’autres, pour ne pas qu’y soient mentionnés des scènes ou personnages qui n’y apparaissent plus, et ainsi donner une impression de cohérence.

DAnselme
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le 20 mai 2025

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DAnselme

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