Nous sommes ce que nous choisissons d’être

De 1966 à 1997, Dc Comics a régné en maitre au cinéma. Au début du 21ème siècle, le géant s’éclipsa, laissant sa place à l'univers Marvel. Pour fêter l’évènement, Spiderman, créé en 1962 par Stan Lee fut choisit par Columbia Pictures. Sam Raimi officiant en tant que réalisateur, l'année 2002 marqua à jamais le cinéma. Grand temps il était de répondre à cette question: Pourquoi dois-je voir ce premier opus?


Il est temps de se faire une vraie toile


Quatre Superman, quatre Batman, les héros les plus célèbres de l’univers des Dc Comics ont eu droit très tôt à leur film solo. Pour Marvel par contre, ça aura mis plus de temps. Mettons très vite de coté les adaptations plus que honteuses en téléfilm des Captain America, Spiderman, et Doctor Strange. Après de nombreuses années de procès et droits passant d’un studio à un autre, l’homme araignée obtint enfin sa place au cinéma. 2002 sera l’année où le public découvrit pour la première fois Spiderman et l’univers des films Marvel.


Le premier Spiderman de Sam Raimi, on pourrait lui trouver plein de défauts empêchant sa vision: le costume du bouffon vert semblant sortir tout droit de l’univers des Power Rangers, la tête de neuneu de Tobey Maguire, la tête de constipée de Kristen Dunst et les culculteries entre les deux (tu grinceras des dents plusieurs fois…pardon). Ses défauts vont finalement se transformer en qualités. Parce que Spiderman, c’est typiquement le genre de film où on prend conscience que les apparences sont trompeuses.


Sam Raimi, son talent, il n'a plus à le prouver. Et pourtant, pour son premier Spiderman, il compte bien marquer le coup, offrir une toute nouvelle expérience cinématographique aux fans de blockbusters. Spiderman, il va lui rendre justice. Sous les yeux ébahis des fans des comics et de la série animée culte passant sur TF1, le super héros à la cagoule et aux collants bleu et rouge prend vie. Son costume, son sarcasme, ses blagues pourries, son agilité, Raimi construit un univers visuellement à part, à la photographie de toute beauté.



L’intelligence ce n’est pas un privilège, c’est un don.



L’ange gardien de New York naquit


Qu’on se le dise, Spiderman est un pur ballet où la caméra ne lâchera pas son héros. Sam Raimi, il vous plonge dans l'action au point de vous en donner par moments le vertige. Spiderman, grand super héros aérien, se balance de building en building avec une aisance presque normale, le tout en faisant dégager de lui une puissance symbolique le rendant iconique.


Thème musical Spiderman


Et pour vraiment accentuer sur ce symbole iconique, Danny Elfman, engagé en tant que compositeur des musiques, trouve un thème musical de premier choix, raisonnant encore aujourd'hui dans notre tête. Hormis « The Amazing Spiderman 2 », jamais on ne retrouvera musique si héroïque. Des thèmes aussi grandioses, longtemps qu'on en avait pas entendu. Le spectacle sera là. MAIS, contrairement à d'autres films à grand spectacle, Sam Raimi ne se reposera pas sur ces lauriers.


Alors que certains blockbusters ne misent que sur leurs jolies scènes d'action, Raimi prendra le temps de travailler ces personnages pour qu’on s’y attache, suivant l’évolution de chacun puisque nous passerons de leur vie d’adolescents à leur premier pas dans la vie adulte. Ainsi, pendant la première heure, Raimi va faire ce que tous bons réalisateurs et scénaristes se doivent de faire: développer leurs personnages. Peter Parker, on s'identifie à lui. Des lunettes, maladroit mais plus humain qu'un Clark Kent, notre héros en devenir se veut plus proche de nous parce qu'au départ, il n'a aucun pouvoirs. Il est très intelligent certes, mais coté vie sociale, c'est pas la joie.


En faisant sa connaissance, on rit un peu jaune, se remémorant nos années scolaires où soit on était dans sa situation, soit on connaissait quelqu'un qui avait vécut la même chose. Peter est lycéen, a des problèmes pour trouver sa place dans la vie, des problèmes pour séduire la fille qu’il aime, et se trouve être la tête de turc du lycée. C’est alors qu’un truc extraordinaire lui arrive et chamboule tout. En une simple morsure d’insecte, notre binoclard victimisé va voir sa vie prendre le plus grand tournant de toute l’histoire de l’humanité. Au revoir les lunettes, au revoir le dos vouté, le corps rachitique, bonjour le type musclé commençant à prendre de l’assurance. Une transformation physique a te mettre au chômage Chris Powell et sa femme!



Qui je suis ? Vous voulez vraiment le savoir ? Mon histoire n’est pas
faite pour les âmes sensibles. Si quelqu’un vous a dit que ce n’était
qu’un joli conte de fées, que ce n’était que l’histoire d’un type
banal, qui ne s’en fait pas dans la vie... ce quelqu’un a menti.



Spiderman, son thème profond et ses personnages attachants


Jamais la transformation d'un type lambda en super héros n'aura été si jouissive que dans ce Spiderman. Sam Raimi veut vous impliquer dans l’histoire et les scènes d’action. Pour ça, il nous place intimement dans la vie de notre futur super héros. De ses entrainements et ses premiers essais, en passant par les croquis et réalisation de son costume (fait par ses soins et non par sa moman) jusqu’à ses diverses relations humaines, Peter Parker va se voir obtenir de lourdes responsabilités et faire de nombreux sacrifices.


Et là, parce que Spiderman c’est de la philosophie pure et dure, on va directement vous balancer dans la tronche la célèbre réplique connue de tous "un grand pouvoir implique de grandes responsabilités". Ca, on va vous le prouver, argumenter la chose en faisant prendre conscience ET à Peter, ET au spectateur, quelque chose qu’on leur rabâche sans cesse : devenir un super héros, ça ne s’improvise pas.


Garder son identité secrète pour éviter que les malfrats s’en prennent à votre famille, savoir gérer sa vie civil et ses relations, devoir mentir constamment à son entourage dès qu’un danger menace la vie d’autrui, affronter des types hostiles capables de vous zigouiller si tenté que vous baissiez un peu trop votre garde, contrôler ses pouvoirs pour éviter de tuer, Spiderman, il a beau avoir des pouvoirs cool, ça vie, on n’a pas envie de l’avoir.


A peine le costume enfilé que celui qu’on surnomme « Spidey », fera face à un premier super vilain pas sympathique du tout. Spiderman en bavera dans son premier film. Sa rencontre avec le Bouffon vert est là pour nous le rappeler. Costume déchiré de partout, entailles sur le corps, sang dans la bouche, souffrance physique, on ressentira les coups portés sur notre héros. Là encore, une grande qualité de cette œuvre. Attention, le film étant tout public, la violence dans Spiderman sera mesurée.


Sous toute sa débauche d’effets spéciaux réalistes, on n'oubliera pas une seule fois d’injecter une dose d’humour typique de son super héros adorant parler tout seul, commenter lors de ses scènes de sauvetages et affrontements pour ridiculiser ses adversaires, et d’inclure des enjeux dramatiques. Oh oui, Spiderman a beau faire rire, il va vous faire verser quelques larmes, va vous angoisser en voyant vos personnages préférés se retrouver en danger.


Alors que Tobey Maguire est littéralement l’homme araignée tout en étant un Peter Parler un peu effacé avouons-le, Kristen Dunst interprète son personnage de manière réaliste mais ne peut s’empêcher par moments de jouer les potiches, Willem Dafoe schizophrène inquiète, Rosemary Harris et Cliff Robertson vous illustrent l’image des parents idéaux, J.K Simmons sublime comme jamais l’image du patron tyrannique hilarant malgré lui, James Franco montre que derrière ce fils à papa ce cache un jeune homme bien plus charismatique qu’il n’y parait, le célèbre catcheur Randy « Macho Man » Savage fait une apparition remarquée, nos géniaux Bill Campbell alias Ash et Stan Lee en personne font leur tout premier caméo. L’un pour la franchise de Spidey, l’autre pour cette dernière plus les films d’autres super héros à venir. A noter que pour le développement d’Harry Osborn (James Franco), il faudra attendre l’épisode 2 pour voir une évolution considérable de sa personnalité.



Quoi que la vie me réserve, je n’oublierai jamais ces mots : « Un
grand pouvoir implique de grandes responsabilités ». C’est mon don, ma
malédiction. Qui je suis ? Je suis Spider-Man !



Au final, Spiderman a marqué le début du 21ème siècle et on comprend pourquoi. L'ère des super héros Marvel naquit, Sam Raimi prouva qu'il était capable de divertir autant que de nous impliquer émotionnellement dans un blockbuster. Alors on pourra critiquer le jeu en tant que Peter Parker de Tobey Maguire, le design et les répliques hyper kitsch du Bouffon vert, mais pour le fond et la forme de ce premier film de Spiderman, il n'y aura absolument RIEN à lui reprocher. 2heures captivantes pour un film culte.

Jay77
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le 30 déc. 2018

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Jay77

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