Le premier volet s’intéresse à Peter Parker et son évolution en tant qu’homme et super-héros. L’avenir de ce jeune garçon timide et réservé, amoureux transi de la belle Mary-Jane Watson, sera bouleversé par la piqûre d’une araignée génétiquement modifiée, qui lui conféreront des pouvoirs incroyables et des sens accrus.
L’entrée en matière de cet épisode est plutôt rigolote à suivre, avec sa part belle aux blagues teenagers et ses répliques devenues cultes pour une génération entière ("Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités" en est l’exemple parfait). Tobey Maguire (Gatsby le Magnifique) s’approprie le rôle à la perfection, et son alchimie avec Kristen Dunst (Melancholia) est des plus réussis. Peter Parker est criant de vérité, représentant parfaitement l’homme coincé, malmené, indécis, qui se lâche totalement dans sa version homme araignée. C’est justement là qu’excelle cette adaptation.
Sam Raimi maltraite son personnage principal, aussi bien physiquement (son costume est déchiré après chaque combat, et se retrouve couvert de sang) que mentalement (la perte d’un être cher, la difficulté de choisir entre se servir de ses dons ou vivre une vie lambda avec la fille qu’il aime). Les enjeux sont matures, les décisions prises radicales : le passage de l’adolescence à l’âge adulte ne se fait pas dans le temps, mais dans la tragédie, la douleur.
Côté action, le spectacle est au rendez-vous, servi par un visuel bluffant pour l’époque. Malgré des effets spéciaux datant un peu, ces derniers ont l’avantge de ne pas prendre le pas sur le moindre mouvement du super-héros : c’est Spider-Man qui tombe par terre, qui enchaîne les coups, et non pas une doublure numérique utilisé à tout bout de champ. Les affrontements contre son ennemi sont de toute maîtrise, gratifié par une mise en scène très inspiré.
Cet ennemi, dans un costume Power Rangers des plus ridicule, c’est le Bouffon Vert, interprété excessivement mais magistralement par Willem Dafoe (Les brasiers de la colère, Nymphomaniac). Un redoutable adversaire, qui en fera voir de toutes les couleurs à notre jeune héros. Au delà de ça, le réalisateur offre ce qu’il sait faire de mieux : un film de genre. Des scènes parfois tournées comme un film d’horreur, Sam Raimi met du cachet à son oeuvre, et nous gratifie de moments de bravoure spectaculaire, dans un film qui a la lourde tâche de poser des bases en essayant aussi bien de plaire aux fans que néophytes.
Mission réussi, Spider-Man est un incontournable encore maintenant, soit 12 ans après.
POUR LES FLEMMARDS : Sam Raimi maltraite son héros aussi bien mentalement que physiquement, pour mieux apprécier son évolution en tant qu’Homme et Héros. Un premier volet prodigieux.