Avec Spider-Man 3, Sam Raimi conclut sa trilogie en visant plus grand, plus sombre… mais aussi plus chaotique.
S’il y a une chose qui fonctionne dans ce troisième opus, c’est l’amélioration des effets spéciaux (exceptées les représentations de l'Homme Sable). Les scènes où la caméra suit Spider-Man dans ses acrobaties urbaines sont nettement plus réalistes et immersives que dans les précédents films. Malheureusement, le reste du film souffre d’un excès d’idées mal exploitées.
Le plus gros problème vient de l’accumulation de personnages et d’intrigues. Trois antagonistes – Venom, l’Homme-Sable et Harry Osborn – se partagent l’affiche, mais aucun n'arrive a la cheville de Norman Osborn (Willem Dafoe) dans le premier film. Résultat : ils manquent de développement et affaiblissent l’impact du récit. Même constat pour Gwen Stacy (Bryce Dallas Howard), qui aurait pu amener une vraie dualité sentimentale mais reste anecdotique.
L’arc du Peter Parker sous influence du symbiote, censé explorer son côté sombre, tombe dans la caricature la plus totale. Plutôt qu’un véritable conflit intérieur, Tobey Maguire hérite d’une série de scènes absurdes qui décrédibilisent complètement l’idée pourtant prometteuse. Quant à Harry Osborn (James Franco), il change de camp sans logique, manipulé par un scénario qui le transforme en marionnette, alors même que c'etait le seul ''méchant'' avec une vraie construction depuis le second opus (je ne comprend toujours pas son utilité dans la trilogie). Son revirement final, précipité par une révélation grotesque de un majordome sorti de nulle part, enfonce encore un peu plus le clou.
Ce troisième volet regorge de promesses non tenues. Malgré quelques moments impressionnants, et des idées prometteuses sur le paier, il souffre d’un trop-plein d’intrigues et d’un manque de finesse, donnant l’impression d’un film qui se débat dans sa propre toile.