Spider-Man : accross the Spiderverse s'ouvre par une scène dans un musée d'art, où trois Spider doivent neutraliser un vautour en papier beige tout droit sorti de Léonard de Vinci, et qui en profite pour dénigrer les œuvres d'art moderne que ce musée contient. Alors que les héros veulent sauver les gens, voilà que le méchant voudrait sauver l'art ! Sauver l'art ! Avec cette masterclass d'animation, dont les styles de dessin varient avec brio et richesses, les réalisateurs de ce deuxième volet parviennent à faire un point sur là où l'on en est au niveau des films d'animation (un peu comme Avatar se voulait témoin de ce qu'on pouvait faire techniquement avec le cinéma à ses époques).
Le film est une prouesse visuelle qui sort les films d'animations standards de leur 3D lisse et sans âme, autant qu'il sort les multiverses de leur manque d'intérêt, car ici, un univers, c'est une technique d'animation ou de dessin différente. Le multiverse est esthétique plutôt que narratif (ou du moins, le multiverse narratif raconte autre chose que ce que raconte le multiverse esthétique). Alors que le fond du film parle d'un adolescent qui doit prouver aux autres Spider qu'il est un héros aussi doué qu'eux, la forme parle d'une animation qui cherche à s'imposer dans la cours des films de super héros (et joue à côté du génial Everything everywhere all at once, qui venait de terrasser tout le reste). Chose faite pour la forme, tandis que pour le fond, il faudra attendre la fin de l'aventure, ce volet s'achevait par un to be continued frustrant.
Frustrant, malgré les incohérences du scénario, malgré ses gros sabots de valeurs américaines, même détournées grâce au Spider Hodie, et malgré ses détours improbables, car ses explosions de couleurs, comme des taches de peinture sur une toile, embarquent tout sur leur passage et que le film invite tout le monde dans son univers adolescent, coloré, muliforme, des logos des producteurs et distributeurs au générique de fin, devenant à lui seul un petit musée de l'art animé plus attractionnel que Disneyland.

Alfred_Babouche
8
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le 9 août 2023

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Alfred_Babouche

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