Nommé à six reprises aux prochains Oscars et acclamé par une presse globalement élogieuse, Spotlight évoque l'impressionnante enquête du Boston Globe qui avait révélé le scandale de la pédophilie au sein de l’Eglise catholique. Porté par un casting enthousiasmant et retraçant les exploits de journalistes considérés aujourd'hui comme de véritables héros, Spotlight avait donc tout pour plaire. Le sujet était absolument terrifiant, l'enquête promettait d'être palpitante... Mais rebelote, tout comme avec Carol le mois dernier, ma déception fut grande. Encore une fois, je me suis ennuyé tout du long, terrassé par cet académisme plan plan et ces personnages creux, sans vie personnelle, qui ne font que travailler et blablater deux heures durant.
Pourtant, je louais il y a quelques jours les qualités d'un Steve Jobs là aussi extrêmement verbeux, mais qui parvenait cependant à rester passionnant d'un bout à l'autre. Pour ce qui est du film de Tom McCarthy et de son interminable investigation, je me suis rapidement désintéressé, faute de nombreux dialogues monocordes et d'une a mise en scène beaucoup trop quelconque, très conventionnelle. Tout est plat, longuet, sans émotion... Concernant les acteurs, bien qu'assez justes dans l'ensemble, ils s'en tiennent tous au minimum syndical, excepté un Mark Ruffalo légèrement cabotin, dont la coolitude nous amuse pendant un moment.
En résumé, Spotlight est un film dossier sans doute très réaliste et rigoureux scénaristiquement, mais plombé par ce classicisme barbant qui hante depuis quelques années un certain nombre de candidats aux Oscars (dont l'intrigue est d'ailleurs souvent « tirée d'une histoire vraie »).
http://amaurycine.blogspot.com/2016/02/spotlight-lecon-dacademisme-plan-plan.html