Du soleil, de l’alcool, des pu… filles légèrement vêtues et des flingues : non, il ne s’agit pas du dernier Michael Bay mais bien d’un film explosif et singulier.

Explosif ? Oui, car Harmony Korine n’est pas du genre mainstream en fait, et quand on lui donne tous les ingrédients précités il s’amuse à dynamiter les codes du genre pour offrir une œuvre étrange, comme un mauvais trip. Déjà, les chaudasses du coin proviennent toutes du monde enchanté de Disney, ça a de quoi chambouler les neurones aussi bien que les hormones. Ensuite, Korine s’amuse à faire un film sur l’inaction, sur le bis repetita, sur le kitsch et sur tant d’autres choses encore. Mal en prendra à ceux qui regarderont ce film en espérant voir un film hollywoodien standard, Korine n’est pas là pour ça : il est là pour défoncer les portes à grands coups de bottines de sécurité, pour s’amuser avec son directeur photo Benoit Debie (l’empereur du néon et du led) et pour rendre aussi sexy que creuse une génération bercée par le gangsta rap, l’imaginaire violent d’Hollywood et ses films de gangsters et l’irresponsabilité chronique.

Oui, Korine se pose parfois plus en donneur de leçon qu’en observateur, et son film souffre de quelques défauts de rythme, de goût, d’écriture, mais qu’importe : Spring Breakers appuie là où un Bling Ring ne fait qu’effleurer, soit le point de douleur d’une jeunesse qui devrait moins traîner devant MTV et la fausse image du monde que la télévison et internet véhiculent. Discours entendu cent fois, certes, mais dit avec tellement de punch qu’on pardonne le radotage.
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le 13 oct. 2013

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