Pour les adeptes d'espionne pas dans la norme...

J’ai toujours apprécié de rire dans une salle de cinéma. Je me suis donc plongé dans le programme de la semaine dans le but de trouver une comédie qui permettrait de répondre à mes attentes. Mon choix s’est porté sur Spy. J’ai été attiré par la présence du trio Melissa McCarthy, Jason Statham et Jude Law. De plus, le fait que le réalisateur soit le même que celui de Mes meilleures amies éveillait ma curiosité. En effet, je regarde un excellent souvenir passé au beau milieu de ce groupe de copines il y a quatre ans.

UGC propose le synopsis suivant : « Susan Cooper est une modeste et discrète analyste au siège de la CIA. Héroïne méconnue, elle assiste à distance l’un des meilleurs espions dans ses missions les plus périlleuses. »

Spy se présente comme une parodie assumée du film d’espionnage. C’est un genre que j’apprécie énormément quand la recette est bien exécutée. Mais il est difficile de doser correctement l’excès dans ce type de production. En effet, jouer avec des codes connus de tous pour faire rire est un équilibre complexe à trouver. Il faut savoir jouer avec la dimension prévisible du genre pour surprendre le spectateur. J’étais curieux de voir comment allait s’en sortir le maître d’œuvre Paul Feig. La seule chose qui est certaine est la qualité de casting. Au trois acteurs précédemment cités, s’ajoute Rose Byrne, Miranda Hart ou encore Bobby Cannavale.

La mise en place est la partie du film la moins rythmée. On y découvre Susan. Elle incarne un agent de la CIA chargée d’être les yeux d’un espion « à la James Bond ». Elle parle à travers une oreille à son collègue qui se trouve sur le terrain en pleine mission. Elle est donc complètement dans l’ombre et ne tire comme satisfaction professionnelle la possibilité de partager un repas au restaurant avec le sublime homme auquel elle chuchote dans son micro toute la journée. Les scènes sont sympathiques et sont une entrée en matière plutôt légère.

La narration change de braquet lorsque la situation s’avère critique pour la CIA. Les identités de leurs agents ont été démasquées. Raina Boyanov, célèbre marchand d’armes, ne peut donc plus être approchée par un espion chevronné. Il ne reste donc plus qu’une seule option : envoyer sur le terrain Susan en observation. Son physique atypique la rendra indiscernable par les hommes de Raina. Néanmoins, notre héroïne ne va pas rester dans l’ombre très longtemps !

La bonne idée du film est de ne pas faire de Susan un agent ridicule qui résout les problèmes à la manière d’un inspecteur gadget : par un concours de circonstances. Il s’avère qu’elle est ultra compétente. Sa capacité d’adaptation, son aisance dans le combat, son talent dans l’analyse sont surprenantes et se dégustent avec plaisir. On assiste avec joie à la montée en puissance de cet agent haut en couleur. La seule chose qui lui manque est la discrétion. Pour le plus grand plaisir de nos zygomatiques ! Une fois lancée, elle ne s’arrête pas et voit s’enchaîner les événements à un rythme effréné. Le scénario s’approprie parfaitement les recettes du film d’espionnage pour nous cuisiner une comédie drôle qui se déroule avec une énergie impressionnante. L’ensemble ne souffre d’aucun temps mort.

L’essentiel de ma critique porte sur le personnage de Susan incarné par Melissa McCarthy. Il faut dire que toute l’histoire se construit autour d’elle et que la performance de son interprète est sidérante. Cela n’empêche pas ses acolytes de s’en sortir brillamment. Jude Law fait un « James Bond » très réussi. De son côté, Jason Statham fait preuve d’une autodérision splendide. Il est hilarant. J’ai adoré chacune de ses apparitions. Miranda Hart joue le rôle de la meilleure copine de Melissa et apporte un éco positif à l’histoire. Quant à Rose Byrne, elle fait une méchante originale et réussie.

Pour conclure, Spy répond parfaitement aux attentes suscitées. Une fois la machine lancée, je n’ai passé cesser de rigoler des aventures de cette chère Susan. Je ne peux donc que vous conseiller de suivre ses pas aux quatre coins du monde. De mon côté, j’ai le secret espoir qu’une suite voit le jour. Mais cela est une autre histoire…