Trop d'a priori tue l'a priori

"Star Trek", c'est typiquement le genre de saga qui divise : d'un côté, les fans-ultras, dithyrambiques, la portant aux nues et en faisant un des fers de lance de la SF, et de l'autre ceux trouvant ça ringard, vieillot, et suranné. Me plaçant sans le moindre doute dans la seconde catégorie ("Star Wars" addict, et la mauvaise foi venant avec oblige...), c'était donc avec un sourire un rien narquois et moqueur que je me suis rendu à la projection du dernier opus en date, malgré la présence de JJ Abrams derrière la caméra (pas le réalisateur du siècle, mais un faiseur généreux, passionné, et doué, ce qui n'est pas si courant).

Passons d'emblée sur les clichés inhérents à tout blockbuster un rien classique. Le destin du héros déjà tracé dès sa naissance, la love story à deux balles obligatoire, les retournements de situation sur le fil en dépit de toute cohérence, etc etc, tout ça y est présent, le cahier des charges initial est parfaitement rempli, merci messieurs les producteurs, place au spectacle !

Et là, force est de constater que l'on en a pour son argent, et qu'au-delà de toute esbroufe visuelle, Abrams livre une production à la fois aboutie esthétiquement (même les pyjamas paraissent crédibles, c'est dire !), plaisante à suivre, et sincère dans sa démarche de reconstruction du mythe.

Si une nouvelle fois, on n'échappe pas aux poncifs, le casting est également tout à fait satisfaisant, avec un héros moins lisse et agaçant qu'attendu, des personnages secondaires bien mis en valeur, et des clins d'oeil aux "Star Trek" précédents bienvenus et bien trouvés.

Dynamique, rythmée, par moment impressionnante, la dernière cuvée "Star Trek" n'est peut être pas digne des grands crus, mais est au demeurant bien loin de la piquette attendue voire escomptée, et se place sans souci comme l'une des meilleures surprises SF de ces dernières années. C,est dit !