J'avoue ne pas encore savoir de quelle manière va s'articuler ma critique, qui se voudra davantage être une mise au point et une réponse aux critiques abondantes portées sur le film qu'une analyse détaillée du second opus de la "prequel trilogy", sans pour autant négliger la qualité cinématographique du film. Star Wars II - L'Attaque des clones apparait depuis quelques temps comme le plus mauvais épisode la saga (en oubliant la troisième trilogie) selon les fans hardcores (ou pas d'ailleurs...); un opus qui serait ennuyeux, au rythme saccadé, au scénario bidon, avec des images de synthèses ringardes empêchant les acteurs d'avoir la moindre influence sur la tournure que prend le film, précipitant au contraire celui-ci au fin fond du gouffre. Le fait est que les nombreux reproches que la communauté star wars a tendance a porter au film apparaissent désormais comme de vieux lieux communs faisant autorité; seulement, a-t-on pensé à se concentrer sur l’œuvre en elle-même,sans se mettre en tête de façon obsessionnelle les a priori fallacieux qu'on a entendu et qu'on entendra sur le film? Sans doute que non. Je fais partie de la génération qui a grandi avec la prélogie, je me devais donc, afin d'être le plus objectif possible, de mettre de côté mes vieux souvenirs d'enfance et d'adolescence. Alors après avoir revu La Menace Fantôme, je me suis attaqué à sa suite, en partant avec le moins de préjugés possibles. Tout au long du film, j'ai soulevé les points positifs et les points négatifs de l’œuvre de Lucas. Ce qui est finalement ressorti en terme de points noirs est assez classique: l'abus d'images de synthèse, d'effets spéciaux à tout-va qui retirent le charme de la première trilogie (Yoda n'est plus une marionnette!); c'est un fait et c'est indéniable, Star Wars II oublie trop souvent que le cinéma ce sont aussi des décors, des maquettes, de véritables paysages ou lieux réels; mais on peut aussi voir le pari fou de Lucas: se détacher de la première trilogie tout en poussant le cinéma numérique à son paroxysme. Je regrette le peu de scènes de combats en vaisseaux dans l'espace malgré la poursuite déjantée entre Jango Feet et Obi-Wan, qui ne fait pas le poids avec l'assaut en X-Wing de Star Wars 4. Les acteurs principaux, très critiqués, livrent pourtant une performance intéressante; Ewan McGregor (Obi-Wan) en père spirituel d'Anakin, impuissant face à impétuosité de ce-dernier; Hayden Christensen interprète le jeune Anakin qui se laisse emporter par la haine et son esprit vindicatif, retenu du côté du bien par l'amour qu'il a pour la sénatrice Padmé Amidala (Natalie Portman), qui cherche dans un premier temps à intérioriser son amour, avant de l'assumer par la suite; Christopher Lee en compte Dokuu se dresse comme l'obstacle majeur des jedis dans cet opus; Samuel L.Jackson joue Mace Windu, maître jedi aguerri au sabre laser violet unique... La romance entre Anakin et Padmé manque de profondeur (au niveau des dialogues et du jeu des deux acteurs notamment) et aurait mérité selon moi d'être amenée autrement. Pourtant, le magnifique thème signé John Williams (Across the stars) nous fait presque oublier le caractère prévisible et artificiel de l'histoire d'amour entre nos deux héros et apporte une esthétique nouvelle à la saga, plus sentimentale et plus tragique. Les phases de combats apportent du rythme avec des chorégraphies d'une justesse époustouflante; on retiendra le combat entre Dokuu et Yoda ou celui entre Jango Feet et Obi-Wan. Le controversé Skywalker semble être au coeur de l'intrigue; certains verront Anakin comme un mauvais personnage, gamin râleur au jeu d'acteur douteux, d'autres, et j'en fais partie, verront en lui le symbole du basculement de la prélogie du côté enchanteresque, rempli d'espoir, vers son côté sombre et tragique. Star Wars II en long interlude est une façon d'imaginer les choses; il nous fait espérer, mais annonce en filigrane le drame final... Toutefois, je ne réduis pas cet opus au simple rôle de transition; il est ce qu'il est, avec ses défauts, ses incohérences, ses parti pris. Lucas ne cherche sans doute pas simplement à confirmer qu'il est au sommet de son art, il cherche à le renouveler, quitte à repartir sur de nouvelles bases, forcément moins sûres que les premières... Star Wars II a beau ne pas être mon épisode préféré de la saga, il ne mérite vraiment pas tant de haine. A méditer, que la force soit avec vous.

Jupitol
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le 29 avr. 2020

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