Entre la mort de Carrie Fisher fin 2016, la tournure je-m’en-foutiste adoptée par Rian Johnson sur Les Derniers Jedi, le départ (renvoi?) de Colin Trevorrow sur ce dernier opus et son remplacement par le pépère J.J. Abrams, déjà auteur du paresseux Réveil de la Force, on peut dire que ce neuvième film de la saga a connu une production pour le moins compliquée...


Mais que reste-il du film en lui-même ? Une aventure science-fictionnelle vue et revue, sans aucune audace de mise en scène ni plan iconique ni séquence mémorable, tout juste le minimum syndical pour un blockbuster. Comme à son habitude, Abrams nous sert du réchauffé, du fan-service outrageusement facile et un scénario tenant sur des bouts de ficelle. Obligé de conclure une histoire aux allures de gruyère, de "réparer les erreurs" de son prédécesseur et de satisfaire dans la foulée un grand nombre de spectateurs lambda, le réalisateur va au plus simple en nous balançant à la tronche des révélations écrites par un gamin de 10 ans, des cameos pseudo-larmoyants éculés et meuble le tout avec une chasse aux artéfacts mal rythmée.


Ennuyeux, jamais épique, boursouflé par une production chaotique, il ne ressort rien de bon de cet opus final. Entre des personnages effacés (notamment Rose, introduite dans le précédent volet mais relayée ici à de la figuration vu l'amère appréciation des fans), des chorégraphies illisibles, une alchimie inexistante et des raccourcis scénaristiques honteux, rien ne semble travaillé. Même ce pauvre John Williams ne propose rien de neuf et recycle de vieux thèmes qu'il disperse un peu partout dans le métrage. Une bataille finale un poil sympathique et un très bref moment en mers déchaînées sont là, perdus dans un amas de S-F de pacotille qui conclue une trilogie bâtarde, sans panache ni réelle ligne directrice, probablement mal dirigée par Disney, plus soucieuse de mettre un mini-plan LGBT et quelques acteurs sur le retour que de proposer aux fans quelque chose de sérieux.


Moins navrant que l’Épisode VIII (qui parmi ses innombrables défauts scénaristiques et son humour Marvel inapproprié conserve tout de même une esthétique visuelle implacable) mais au final vain et sans panache, L'Ascension de Skywalker prouve définitivement que cette nouvelle et dispensable trilogie a été mise entre de mauvaises mains.

MalevolentReviews
3

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Pires films 2019

Créée

le 20 déc. 2019

Critique lue 231 fois

2 j'aime

Critique lue 231 fois

2

D'autres avis sur Star Wars - L'Ascension de Skywalker

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Sergent_Pepper
4

Back to their culture

Toute saga a une fin : arrivés à un certain point d’essorage, les studios et leurs team de scénaristes ont trouvé la parade ultime pour provoquer un sursaut d’intérêt : venez quand même, c’est le...

le 21 déc. 2019

215 j'aime

15

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Larrire_Cuisine
6

[Ciné Club Sandwich] Marche arrière à 12 parsecs sur l’autoroute spaciale de l’incohérence

DISCLAIMER : La note est une note par défaut, une note "neutre" qui correspond à la moyenne (arrondie) de l’oeuvre au moment où on publie la critique. Avant, on mettait 5 à tous les films mais il...

le 19 déc. 2019

171 j'aime

18

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

67 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

43 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

39 j'aime

10