Star Wars VIII Les derniers Jedi, suite directe de l'épisode de JJ Abrams, nous met quasi directement dans la veine de ce qu'il va nous montrer en reprenant à la seconde près la dernière scène de l'épisode VII. Rey trouve Luke et lui tend son sabre laser.
Cette séquence était pleine de promesses dans le film précédent. Déjà, nos retrouvailles avec le vieux Jedi était un grand McGuffin dans sa narration, mais cette rencontre entrele héros de l'ancienne trilogie et celle de la nouvelle devait nous apporter quantité de réponses et nous entraîner vers l'avant. Les parents de Rey ? Les origines de Snoke ? Les raisons de l'exil de Luke ? Le spectateur abordait finalement les derniers Jedi comme Rey son nouveau mentor : l'esprit plein d'interrogations.
Cette séquence, donc ? Emblématisée au possible dans l'épisode précédent, je le souligne.
Rian Jonhon décide ni plus ni moins que de l'annuler dans sa conclusion. Et il fera de même avec la quasi totalité de son film. La quasi totalité des enjeux mis en avant sont balayés les uns après les autres.
Les parents de Rey ? Nan c'est rien !
L'entraînement par Luke ? Trois petits tours et puis s'en vont !
Snoke ? Qui ça ?
Une trahison chez la résistance ? Non plus.
La fleur à la boutonnière ? Oui bah non en fait.
Le film ne cesse de progresser en mettant en avant des finalités qu'il balaie finalement et le résultat semble interminable.
Alors ce sera l'occasion de découvrir de nouveaux mondes, un des points faibles de JJ.Abrams, et on ne peut pas dire que Jonhon n'a pas pris de risques au contraire de son confrère. Mais la seule image qui me vient pour lui est celle de dérapage non contrôlée. Oui les risques sont là mais la narration avance comme une volaille sans tête, ce qui n'est pas une mauvaise image non plus quand on pense aux nouvelles créatures de la saga.
Les seuls éléments à sortir de ce foutras sont les progressions de ses personnages. Rey et Ben en tête bien que les flashbacks de Luke ne soient pas en reste.
Le tout donne en conclusion une impression de remplissage sans fin autour de ses personnages principaux. Untel et untel devaient progresser dans tel et tel sens, c'est fait, mais que raconter à côté ?
Ce remplissage fonctionne donc avec quantité de micro intrigues et micro buts n'aboutissant à rien, mais aussi un usage de la force comme d'un ciment à tout ce bazar ; force qui deviendra, elle aussi, l'occasion de rebondissements très forts dans leur futilité.
Star Wars, Les Derniers Jedi, aura donc été un épisode de transition plus que tout autre, non sans risques pris ni sans quelques bonnes trouvailles à nous faire découvrir mais résolument vide dans ce qu'il vient nous raconter. Il en est venu à me faire regretter un épisode VII que je ne porte pas dans mon cœur mais dont bien des qualités visuelles m'avaient époustouflé, qualités absentes ici. Le pire est peut-être le zèle dont a fait preuve cet épisode VIII quant à annuler toutes ses intrigues ; qu'attendre d'un épisode IX après celui-là ?