Ce film a tout pour être réussi, de bons acteurs, un bon réal, un plutôt bon scénariste, mais malgré tout ça, bah ça ne marche pas ! Le film commence avec une scène plutôt prometteuse et pour le moins impressionnante d’un accident de voiture vu depuis tous les angles, avec un mouvement de caméra pour le moins particulier qui donne un rendement ultra léché, et, qui nous plonge vraiment dans ce à quoi doit ressembler un tel crash. C’est suite à cela que nous sont introduits les deux personnages principaux à savoir Ryan Gosling, avant d’être l’icône pour jeune fille en fleur d’aujourd’hui, et Ewan McGregor au cours d’une scène où celui-ci se réveil et semble plutôt déstabilisé.
Et déjà là, à mon sens, ça se met à déconner. Après l’effet cool du début nous voilà plongé dans les effets relativement insupportables que l’on va nous resservir tout au long du film, à savoir des fondus enchaînés de visages en visages ou de plans en plans ce qui donne l’impression que le film coule comme un long filet d’eau tiède, ce qu’il se révèle être en fin de compte.
Par filet d’eau tiède j’entends que les acteurs manquent de convictions dans leurs jeux et que l’intrigue est chiante à souhait, pour exemple Henry le personnage de Ryan Gosling est censé être suicidaire mais semble aussi mal dans sa peau qu’un enfant venant de perdre son hamster… Ewan McGregor, lui, semble plus dérangé par une mauvaise indigestion que véritablement inquiet de ce qu’il lui arrive et du changement considérable du monde qui l’entoure, du moins pendant les premiers 80% du film je vous l’accorde, quant à Naomi Watts ne sert pas à grand-chose tout simplement, mais que serait un film américain sans histoire d’amour.
Il est donc difficile de trouver une once d’empathie pour tout ce petit microcosme tout comme pour l’intrigue du film qui est mollassonne au possible et semble interminable ! Elle se focalise autour de Sam Foster (McGregor) le Psychiatre d’Henry (Gosling) qui lui a confié qu’il mettrait fin à ses jours le samedi à minuit, on suit donc le périple long et lancinant du Dr. Foster courant après les indices pour tenter d’en apprendre plus sur les motivations de son patient. Et là, bah ça déconne de nouveau, on devrait être pris dans la tourmente dans laquelle se trouve Sam à savoir être perturbé par l’univers qui l’entoure qui se met à déconner, telle les moments où il parle à des gens censé être mort ou que des scènes de sa vie se mettent à mystérieusement se répéter et à sauter comme un vieux vinyle ou encore entendre sa voix dans un message qu’il n’a jamais laissé etc… Sauf, sauf qu’on s’en fout pas mal et que ça ne marche pas, là où ses scènes devrait nous procurer un malaise et qu’on devrait se dire « bon sang mais cette scène c’est déjà déroulé c’est tellement étrange » et bien on se dit « tiens revoilà la scène qu’on a déjà vu, ok » car celles si ne sont pas incrustés subtilement mais bien grassement balancé à la tronche du spectateur.
Les séquences supposé oppressante deviennent tout simplement répétitive, tout comme le film qui ne parvient pas à prendre aux tripes, et c’est là tout son problème il voudrait susciter des émotions, de l’angoisse et l’empathie, mais n’y parvient pas. C’est donc après 83 minutes d’effets visuels devenu eux pour le coup oppressant et de scènes totalement inutiles telles que Henry qui rend la vue à un aveugle (…ok) qu’arrive la grosse révélation, qui prend place sur le Brooklyn bridge devenu une sorte de placenta géant et en mouvement, qui n’est autre que Oh mon dieu c’était un rêve !
Et oui, Henry après son accident de voiture dont il était le conducteur, se crée un monde alternatif dans laquelle tous les témoins de son accident qui sont attroupés autour de lui alors qu’il git sur le sol apparaissent avec des rôles divers dans son imaginaire, et c’est là que tout prend son sens, les cris de bébé en arrière fond sonore pendant le film, les phrases qui se répètent souvent « Maman est ce que le monsieur va mourir » et je dois dire que ce twist de fin est assez intéressant, le fait qu’Henry se crée un monde qui dur plusieurs jours alors qu’il ne reste que quelques minutes à terre est plutôt bien trouvé et assez imprévisible (même s’il rappelle un peu L’échelle de Jacob). Mais, car oui il y’a un mais, et bah ça déconne encore ! Pourquoi se mettrait-il en second rôle dans son propre imaginaire, pourquoi est-il suicidaire, pourquoi son père est aveugle et ne le reconnait pas, pourquoi sa mère est-elle morte ? Pourquoi créer une histoire de toute pièce qui met tout un réseau de personnages en action sans même en être le protagoniste principale ? Tout le message du film perd son sens déjà peu appréciable puisque tout était fictif, du tragique de la tentative de suicide de Watts jusqu’à l’histoire d’amour qui les unie, on perd le peu d’empathie qu’on avait pour tous ces personnages. Toutes ces questions ne servent à rien d’autre que de tisser une toile d’une heure et demie d’un film qui aurait pu durer 35 minutes !
Imaginez un instant si le film s’était centré autour d’Henry qui ne comprend pas le monde dans lequel il est, à se demander pourquoi les choses se répètent autour de lui, et à chercher des indices sur sa condition et sur l’étrangeté soudaine de l’univers dans lequel il évolue, pourquoi voit-il des visages qu’il reconnait sur des gens qu’il ne connait pas où qui ne le reconnaissent pas jusqu’au moment où tout le puzzle aurait pris place et révélé le twist final. Voilà ce qui à mon sens aurait rendu le film plus intéressant et déstabilisant.
Comme quoi pour faire un bon film il ne faut pas qu’un bon réal, un bon scénariste, un bon directeur photo et Bob Hoskins… Mais alors que faut-il ?
Ariel_Fogelbaum
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le 25 sept. 2014

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