Steve
6.5
Steve

Film de Tim Mielants (2025)

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Une odeur de craie humide, de sueur contenue, de voix qui cognent contre des portes d'école closes.

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On entre par un bruit blanc…

un froissement de murs d’école,

comme si le béton respirait.


Pas de générique flamboyant.

Plutôt une odeur de craie humide,

de sueur contenue,

de voix qui cognent contre des portes closes.


Steve n’est pas un récit héroïque.

C’est un corps usé,

une institution qui se délite à vue,

une journée qui s’étire jusqu’à la rupture.


Et au centre, Cillian Murphy.

Directeur fatigué.

Figure tremblée, mi-gardien, mi-fantôme.


On pourrait croire à un drame social parmi d’autres,

mais ici, le temps se contracte.

Tout se joue dans l’épaisseur d’heures suspendues,

comme si la caméra refusait la respiration.


Les élèves ne sont pas des personnages,

mais des symptômes.

Shy, corps trop nerveux, trop serré dans ses gestes,

condense l’échec scolaire, le stigmate social, la rage mal digérée.


Jamie, Benny, Ash et les autres traversent l’écran

comme des éclats de miroir :

chacun reflète une faille de la société,

une incapacité à écouter.


Et Steve, avec son regard qui se fissure,

ne sauve pas.

Il absorbe.

Ce n’est pas un sauveur,

c’est un réceptacle qui craque.


La mise en scène choisit la saturation.

Plans serrés.

Couloirs étroits.

Bruits d’objets qui deviennent percussion.


La musique ne commente pas.

Elle se confond au chaos :

Barrow et Salisbury composent moins une partition

qu’une vibration de nerfs.


Le spectateur est enfermé.

Coincé entre des voix qui se brisent

et des silences qui pèsent.


On rit parfois, brièvement,

d’une insolence.

Mais le rire s’étrangle vite,

comme un hoquet de survie.


La lumière se veut clinique, presque carcérale.

Et pourtant, certains cadrages révèlent une beauté fragile :

un visage contre la vitre,

une cour vide après la tempête.


On attendrait une issue.

Une morale.

Mais le film s’obstine à rester sur la corde raide.


Ce n’est pas une rédemption.

Pas un plaidoyer.

Plutôt un constat spectral :

institutions malades, adultes fragilisés, adolescents déjà perdus.


Le temps s’écroule.

La caméra refuse de juger.


Reste une impression de vertige :

comme si l’école entière n’était

qu’un cercueil provisoire

pour enfouir une jeunesse que personne ne veut voir.


Peut-être est-ce cela, le sens :

un effacement méthodique.


Note : 12 sur 20.


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Le-General
6
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il y a 1 jour

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Le-Général

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