Attiré par la très courte durée, 1h07 générique compris, suite à une pause déjeuner qui a été malencontreusement exceptionnellement raccourcie, je me suis lancé dans Sting of the Scorpion en ignorant tout, du casting à l’histoire en passant par le réalisateur. C’est parfois par un pur hasard qu’on fait de très bonnes découvertes après tout, donc on ne sait jamais. Bon, pour la bonne découverte, c’est râpé, car Sting of the Scorpion est une énième production fauchée comme Hong Kong en faisait tant dans les années 90. Néanmoins, cela reste une sympathique découverte car malgré ses allures, parfois, de série B bas de gamme, ce premier film du réalisateur Lee Kwok-Laap (On Parole 1 et 2, Shanghai Fever) est plutôt agréable à suivre, rappelant par moment le She Shoots Straight (Justice sans Sommation chez nous) de Corey Yuen.


D’entrée de jeu, ça bouge pas mal, avec trois scènes d’action, gunfight + kung fu en moins de 13 minutes. Ces scènes sont courtes, mais nerveuses, avec des échanges pieds / poings plutôt corrects, et même un saut en tirant avec un flingue dans chaque main façon John Woo. Le scénario se met en place, de manière assez classique, avec encore une histoire de flic corrompu qui manigance une grosse affaire et va faire accuser certains de ses collègues, éliminant certaines personnes petit à petit dès qu’il sera soupçonné. Jamais le scénario ne cherche à cacher son méchant, ce dernier est dévoilé dès la première demi-heure, et on passe par les étapes habituelles de ce genre de film. On a donc droit aux personnages qui tournent autour du pot, puis qui rassemblent les preuves, ils interrogent les témoins, ils ont des désaccords, … Le spectateur comprend assez rapidement le fin mot de l’histoire, et les quelques rebondissements, bien que bienvenus, ne surprennent guère. Mais le scénario ne se laisse pas distraire avec des bavardages inutiles et tente de mettre en place des relations entre les personnages, une intrigue qui tient la route et dilue dans tout cela une bonne quantité de scènes d’action.


Sting of the Scorpion va en toile de fond poser la question « Jusqu’où est-on prêt à aller par amour » et va brasser les thèmes de la culpabilité, de la vengeance, de l’amitié, ou encore de la trahison. Mais difficile d’étoffer des personnages en 1h07 génériques compris et d’approfondir l’intrigue et ces thématiques lorsqu’en plus on veut que son film ait pas mal d’action. Du coup, il est vrai qu’on ne s’attache que peu à ces personnages, aussi sympathiques soient-ils, et la mort de certains d’entre eux ne nous atteint pas, alors qu’elle aurait dû. Les acteurs s’en sortent pourtant avec les honneurs. Maggie Siu (PTU, Breaking News) livre une très belle performance, en particulier dans les scènes un peu plus dramatiques ; Anthony Wong, avec son look improbable (cheveux longs permanentés, casquette), arrive à rester sobre tout du long ; et on est content de voir quelques têtes connues telles que Johnny Wang (Le Marin des Mers de Chine 2, Twin Dragons), Helena Law (Bullets Over Summer, Young & Dangerous) ou encore Eddy Ko (The Mission, Les Larmes d’un Héros). Les scènes d’action, assez nombreuses, tiennent plus du polar que du film martial. Leur montage est parfois un peu chaotique, mais la nervosité est là. Elles sont malheureusement constamment trop courtes, peut-être à cause de contraintes budgétaires qui sont sans doute également la cause de ce final un peu trop abrupt et d’une conclusion un peu trop rapide, empêchant le film de rester dans les mémoires bien que, au final, il se laisse regarder sans déplaisir.


Sting of the Scorpion est un petit polar fauché qui arrive malgré tout à être divertissant grâce à un bon rythme, une histoire qui se tient, et un casting efficace. Loin d’être mémorable, il fait le job.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-sting-of-the-scorpion-de-lee-kwok-laap-1992/

cherycok
5
Écrit par

Créée

le 24 juin 2022

Critique lue 5 fois

cherycok

Écrit par

Critique lue 5 fois

Du même critique

Journey to the West: Conquering the Demons
cherycok
7

Critique de Journey to the West: Conquering the Demons par cherycok

Cela faisait plus de quatre ans que Stephen Chow avait quasi complètement disparu des écrans, aussi bien en tant qu’acteur que réalisateur. Quatre ans que ses fans attendaient avec impatience son...

le 25 févr. 2013

18 j'aime

9

Barbaque
cherycok
4

The Untold Story

Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...

le 31 janv. 2022

17 j'aime

Avengement
cherycok
7

Critique de Avengement par cherycok

Ceux qui suivent un peu l’actualité de la série B d’action bien burnée, savent que Scott Adkins est depuis quelques années la nouvelle coqueluche des réalisateurs de ce genre de bobines. Mis sur le...

le 3 juil. 2019

17 j'aime

1