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Storm Boy, 1976, réalisé par Henri Safran, est la charmante adaptation d'un livre pour enfant à succès écrit par Colin Thiele et publié une décennie plus tôt. C’est l’histoire d’un petit garçon qui s’appelle Mike et de son père, Hide Away Tom, qui vivent dans une cabane sur une plage isolée de l’Australie du sud. Depuis que la mère de Mike est décédée, Tom a décidé de tourner le dos à la civilisation et de vivre reclus dans une réserve naturelle. Mike n’a qu’un seul ami, Fingerbone, un Aborigène qui vit lui aussi tout seul dans la réserve. Un jour, Mike receuille trois bébés pélicans dont les parents ont été tués par des braconniers, au fil du temps un lien indeffectible va se nouer entre l’un d’entre eux, M. Percival et le petit enfant. Le père est interprété par Peter Cummins (Stork, Alvin, Sunday too far away…), Fingerbone par l’incontournable David Gulpilil (Walkabout, The Last Wave, The Right Stuff, Dark Age, Crocodile Dundee, 10 Canoes…) et le gamin par le jeune Greg Rowe, que l’on retrouvera deux ans plus tard dans Blue Fin, de Carl Schultz. Storm Boy est intégralement tourné en décors naturel et bénéficie de la superbe photographie de Geoff Burton (Sunday too Far Away, The Last Tasmanian et un certain nombre des productions Kennedy Miller comme Vietnam, The Year My Voice Broke, Bangkok Hilton, Flirting…). Naturelle et chaleureuse, la photo de Burton parvient à insuffler une douce poésie à un récit petri de naïveté qui suit son petit chemin vers un final forcément tragique se situant quelque part entre un épisode de Skippy le Kangourou et le réalisme cru et terrifiant du Kes de Ken Loach. La brutalité des ghettos ouvriers de l’Angleterre des années 60 laisse place au vide existentiel de la solitude de ces personnages qui ont tourné le dos à la société, que leur exil soit volontaire ou non. Ici, la nature australienne n’a rien de dangereuse, plutôt qu’un bush hostile où l’humain serait condamné à se perdre ou à tourner indéfiniment en rond, il s’agit là d’un refuge pratiquement maternel. Un endroit rassurant où Tom et Fingerbone se sont réfugiés, un cocon duquel Storm Boy, le gamin, cherche à s’émanciper, déchiré entre son amitié avec son pélican et la séduction que la ville exerce. On doit également noter que le pélican, dont les interactions avec l’enfant sont nombreuses et compliquées, joue son rôle à merveille. Le volatile, alors vedette du marineland d’Adélaïde, effectue des prouesses étonnantes et sa performance incroyable apporte au film une certaine subtilité. Bien que le film soit franchement naïf, parfois simpliste, la photo de Burton et le pélican offrent à Storm Boy des moments de pure grâce.


Pendant longtemps, j’avais une copie pirate fort correcte, en 4/3 mais le bluray édité par Umbrella propose le film en 1:78:1 (l’image est rognée en haut et en bas) avec un nouveau transfert révélant des couleurs bien plus saturées, plus rougoyantes et plus chaleureuses. A l’époque, il semble que le film ait été projeté dans ce format dont l’aspect plus cinématographique sert franchement le propos du film. Ca permet également de sortir des prises de vue aériennes le bout de l’aile du planeur, visible de manière incongrue sur la version 4/3. On pourra également noter Grant Page, dans le rôle d’un voyou ivre conduisant un dune buggy. C’est également lui qui pilotait le planeur.


Dans son élan à remaker et revisiter tous ses vieux classiques, l’industrie australienne a accouché d’une nouvelle adaptation du livre l’année dernière (avec Geoffrey Rush et Jai Courtney) et, de manière plus surprenante, un jeu vidéo a même été produit.

MelvinZed
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le 25 sept. 2020

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