Strange Darling s’ouvre comme le pic passionnel d’un coup d’un soir : fulgurant, fiévreux, brûlant jusqu’à en crever. Le film tient tout entier dans cette intensité — celle d’une rencontre éphémère qui vire à la tragédie, où deux inconnus s’abandonnent à une expérience à la fois cathartique et destructrice. The electric lady, une femme “à l’état de nature”, se perd dans des exigences féministes contradictoires, jusqu'à la folie.
Formellement, le film propose un voyage inattendu, porté par deux acteurs remarquables qui tiennent le récit à bout de nerfs, et par une mise en scène à la qualité picturale évidente. Le visuel est impeccable, la bande originale surprend et envoûte, et la proposition globale se distingue par un vrai travail formel, qualité devenue rare.
Le rythme, volontairement perturbant, pourrait dérouter : les ruptures de ton, la temporalité éclatée et la manière dont le film se plait à perdre son spectateur en route... Strange darling immerge le spectateur, submerge les sens et la raison. On peut alors s'interroger sur l'absence d'aération nécessaire à un recul critique, quand le sujet est si sérieux : le consentement, la violence sexuelle est sexué, le "crime passionnel"...