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La sortie de The Substance, auréolée de la faveur de la critique et des plus grands festivals de cinéma, devait nécessairement susciter des attentes. Et pour cause : il est rare que le cinéma d'horreur parvienne à côtoyer ces sommets habituellement réservés aux drames d’auteurs ou au cinéma social. Alors, pour un fanatique du film d'horreur, ce moment — dont on ne pensait qu’il n’arriverait peut-être jamais — se parait des plus grands espoirs. Alors…


Quelle déception.


On comprend que le film ait pu séduire Hollywood, puisqu’il s’adresse directement aux angoisses les plus existentielles des actrices qui, face à l’apparition de leur première ridule, courent de toute leur âme chez le psychanalyste ou chez le chirurgien, sous peine de ne plus pouvoir payer leurs robes de gala. En critiquant ce qui, depuis déjà longtemps, n’était plus à dénoncer, en dressant avec un trait fort léger des caricatures complaisantes des instigateurs de l’exigence jeuniste à Hollywood, le film caresse lâchement l’industrie dans le sens du poil.


Oui, le film est grotesque. Le récit de Coralie Fargeat livre, sans subtilité, une vision déjà démodée des effets de l’âgisme sur nos stars préférées. Bien sûr, la peur de vieillir nous concerne tous et toutes. Mais n’y avait-il pas autre chose qu’un pastiche, grotesque et dégoulinant d’effets, d’une Peau de chagrin version Hollywood, pour nous en exposer les enjeux ?


Le film est mauvais, et ne saurait surprendre que ceux qui, méprisant habituellement le genre, n’ont jamais daigné faire l’expérience de l’éclat esthétique et de la profondeur sémantique que le cinéma d’horreur est capable de nous offrir.


Alors oui, qu’au milieu de la myriade de brillantes propositions que le genre nous présente chaque année, on porte aux nues la plus médiocrement tartufe d’entre elles : la pilule est difficile à avaler.


BigliminalGPT
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