Stung
4.7
Stung

Film DTV (direct-to-video) de Benni Diez (2015)

Ah les films de bêbêtes ! La peur des insectes est ancrée au plus profond du cerveau reptilien de l’être humain, il est donc on ne peut plus aisé de réussir à nous révulser rien qu’en balançant quelques coquerelles au détour d’une scène. Néanmoins le concept, usé jusqu’à la corde à l’époque de classiques comme L’Horrible Invasion ou Les Insectes de Feu, a été pour ainsi dire laissé à l’abandon, si ce n’est pour servir les quelques dérives de studios comme The Asylum. Stung avait tout pour séduire, l’inédit des guêpes mutantes, une technique propre que cela soit au niveau de la cinématographie ou purement des effets-spéciaux, en plus d’un casting intéressant, dont un ancien enfant star, Matt O’Leary (Spy Kids), ainsi que le jubilatoire Clifton Collins Jr., et pour finir Lance Henriksen, quasi inutile, mais placé là comme argument commercial comme Danny Trejo dans la liste sans fin de nanars pour lesquels il a signé.
Malheureusement, il y a des impaires, comme des passages un peu dénués de sens, comme lorsque les guêpes arrivent, que les gens paniquent en gueulant qu’il faut rentrer à l’intérieur… tout en restant sur place en gueulant encore plus ! (en plus le passage est longuet) On ajoutera à cela des moments où la lisibilité se casse la gueule, et puis reconnaissons-le, Stung emprunte beaucoup à Black Sheep ou le chef d’oeuvre irlandais Isolation (voire même The Mad/Mad Zombies, où les hormones données au bétail produisaient de la viande qui transformait en zombie); au moins Zombeavers, au pitch similaire, préférait le nucléaire aux hormones de croissance.


N’allons pas dire non plus qu’il n’y a aucune recherche ni rien de jouissif, le gore et les détails amusants étant légion (dont les guêpes, sortant du corps de leurs victimes pour ensuite se balader avec des lambeaux de leur visage sur le melon), hélas il manque ce je-ne-sais-quoi pour hisser Stung au niveau d’un Ticks ou d’un Mosquito (d’ailleurs pourquoi ne pas avoir pioché dans de l’extraterrestre comme dans Mosquito ou Horribilis ?).
Petit point appréciable, une candide amourette naissante apportant un vent de légèreté à l’ensemble, ce qui est toujours sympathique lorsque l’on vient de voir une grand-mère être liquéfiée sur place par le venin d’une guêpe. Point important à souligner, Matt O’Leary y est brillant, version beau-gosse de Simon Pegg, même flegme issu de Grande-Bretagne inclu. Il se détache totalement de son personnage de Spy Kids et le prochain long-métrage où il sera en tête d’affiche, Bokeh, est bien parti pour permettre à l’acteur de nous dévoiler toutes les facettes de son talent.
Stung avait des moyens énormes, dont une distribution de qualité et des effets-spéciaux au top, malheureusement il lui manque cette touche délirante pour en faire un vrai produit culte. Cela étant il n’en est pas moins divertissant et assurera un moment agréable aux aficionados d’insectes mutants, les autres y trouveront en revanche un intérêt bien diminué.


Critique

SlashersHouse
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le 17 août 2015

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