Heinz Emigholz propose ici avec Sullivans Banken une autre biographie par l'architecture en s'intéressant aux banques crées au début du XXe siècle par Louis Sullivan. Sans commentaires il permet de découvrir l'architecture de cet homme que je ne connaissais pas en replaçant tout d'abord ses œuvres dans leur contexte urbain, avec les rues, la circulation, les arbres, les panneaux d'affichages, les feux de circulation. On ne nous présente jamais une image idyllique de la banque, au contraire, on nous montre la banque au quotidien, telle que les gens la voient.
Et ça c'est intéressant, on n'est pas entrain de chercher à sublimer de manière artificielle, on montre que l'architecture est l'affaire de tous, du quotidien de tous et qu'on la croise tous les jours.
Après je dois dire que je ne suis pas forcément un grand amateur de ce style architectural que je trouve franchement pompier tellement il est orné, avec ses vitraux, ses colonnes, ses arcs voutés. Limite il a fait des bâtiments religieux plus sobres que ces banques qui ressemblent parfois vu de l'extérieur à des églises sans clocher. J'ai aussi l'impression que tous ces ornements semblent là pour racheter une histoire, une culture aux États-Unis où on été créé ces bâtiments. On utilise la technique actuelle (enfin de l'époque) pour travailler le faire, mais pour reproduire des motifs assez baroques, assez anciens, même pour l'époque, sans le côté un peu art nouveau qu'on pouvait avoir en France.
Heinz Emigholz ne lésine pas non plus sur les grands plans afin que l'on puisse voir de près l'agencement des briques, les ornements et permet, mine de rien d'avoir une assez bonne idée de la technique, ou du moins de la spécificité architecturale de Sullivan.
Bref, j'ai beau ne pas adorer le style, c'est vraiment intéressant, notamment car le film ose replacer dans le contexte urbain ces monuments.