When Heroes Go Down ♫
Le projet Sully pouvait être une nouvelle occasion de célébrer le all american hero, le type normal soudain pris dans une situation extraordinaire, devenant infaillible et porté au rang d'icône...
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Je ne pensais pas aimer ce film. Je trouve que Clint ne fait plus que des films osef depuis Gran Torino qui ne m'a pas du tout convaincu. Je préférais quand il jouait et se donnait des rôles limites de flic ou de justicier dans des thrillers. Sully est un autre de ses films mineurs, mais long de ses 92 minutes difficile de nier sa réussite et son intérêt.
Avec patience Eastwood nous raconte l'exploit du héros pilote, puis sa confrontation à une commission qui enquête sur la pertinence de son choix d'amerrir sur le fleuve Hudson (plutôt que d'essayer de rentrer à un aéroport proche malgré ses deux moteurs pétés). On ne nous explique pas assez à mon goût la raison d'être de cette commission. Au détour d'une seule réplique on peut comprendre que l'assurance de la compagnie aérienne est à l'origine de l'emmerdement absurde de ce type considéré à juste titre comme un héros des temps modernes, intègre, humain et professionnel. Mais c'est tout. Et j'aurais aimé en savoir plus, pour mieux comprendre les motivations des types faisant le job ingrat de chercher à rendre finalement illégitime le sauvetage de 155 personnes (j'ai retenu le nombre, il est bien mis en valeur par le héros même).
Eastwood raconte le récit en flashbacks, je pense pour se permettre le clou du film, qui est de mettre en parallèle l'exploit du pilote dans son avion, puis les simulations réalisés par des pilotes sur un jeu vidéo. La dernière séquence de l'audition publique montre bien l'absurdité de la démarche entreprise par les "méchants". Les simulations sont pathétiques, les pilotes complètement détachés... Le héros le dit lui-même, le facteur humain n'est pas pris en compte. C'est en ajoutant un délai de 35 secondes que finalement les simulations donnent raison au choix du pilote.
Et à côté de ça, nous on sait que même ces 35 secondes ne permettent pas de reproduire ce qu'a vécu Sully dans son cockpit, en voyant ses deux moteurs morts et en devant faire un choix en quelques secondes pour assurer la meilleure chance de survie aux 155 passagers, lui y compris, dont il a la responsabilité.
Le film a vraiment délimité son sujet. Ce n'est pas un film bouleversant sur un personnage. C'est un film bien foutu, spectaculaire par moment, sur l'exploit d'un pilote d'avion et l'absurdité de sa remise en question a posteriori. C'est tout. Le cinéaste ne brocarde même pas vraiment le système qui marche sur la tête et préfère s'achever sur une déclaration à l'américaine comme quoi le sauvetage est le résultat d'un travail d'équipes entre tous les services de secours...
Créée
le 12 nov. 2017
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