Le rebelle apprivoisé
Suivant autrefois avec attention le moindre basho, Je dois avouer que j’ai un peu lâché l’affaire concernant le sumo. La faute à une ère sans yokozunas et des lutteurs Japonais qui manquent de...
le 8 mai 2023
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Ah ! le sumo ! Souvenir ému de toutes ces heures passées autrefois à suivre des bashos plusieurs fois dans l’année, ces tournois s’étalant sur quinze jours avec deux heures quotidiennes. Je connaissais toutes les techniques, tous les lutteurs par leur petit nom et, si dans les PMU français il y avait eu la possibilité de parier sur des rikishis plutôt que sur des bourrins, croyez-moi, je crois que j’aurais pu amasser une jolie fortune. Sans compter le plaisir à suivre cela, vautré sur les tatamis en se gavant de senbei, de mochi et autre petits verres de saké. Une idée du bonheur. Mais passons, revenons au titre du jour…
En partie produit par la JSA (Japan Sumo Association), il ne faut pas s’attendre à une critique du milieu. Alors qu’il est régulièrement émaillé de scandale, qu’il n’intéresse guère les jeunes générations ou bien qu’il peine à consacrer des rikishis made in Japan au titre de yokozuna (récemment l’ozeki Onosato y est parvenu. Force et honneur à lui !), le sumo s’est offert en 2020 une jolie campagne publicitaire à travers ce documentaire d’Eiji Sakata (apparemment spécialisé dans les docus pour la télévision).
Bien entendu, hors de question ici de suivre le yokozuna Hakuho (alors encore en activité), rikishi que j’ai toujours trouvé suffisant et qui, par ses innombrables victoires, a mené presque au bord du suicide les vieux amateurs de ce sport désespérés à l’idée de voir percer un yokozuna japonais (car Hakuho est mongol). Et encore plus hors de question de suivre un novice plongé dans un apprentissage rugueux qui pourrait effrayer les jeunes vocations. On va suivre un moment de la vie de Goeido, rikishi au rang d’ozeki, et de Ryuden (un komosubi). Goeido, c’est la virilité taiseuse, le genre montre que t’en as une paire et tais-toi ! Au début du tournoi qui ouvre le film, on apprend qu’il s’est méchamment froissé un muscle au biceps. Eh bien lui, rinàfout’, il se lance quand même dans les quinze jours de compétition sans le moindre bandage. A-t-il un conseil à donner aux jeunes lutteurs ? Oui : endurez la souffrance en silence, soyez des hommes, des vrais. A l’opposé, Ryuden apparaît étonnamment jovial. Pourtant, il n’y a pas de quoi : ayant été touché par une terrible fracture de la hanche potentiellement mortelle, il a fini par revenir et est même sur le point de briller – Il est vrai aussi qu’il est poussé par son prochain mariage avec la belle Mai Fukumaru, ancienne infirmière dont les mains expertes sauront lui malaxer les points vitaux pour le remettre de quinze jours de basho.
À part ça on apprend que les rikishis vont régulièrement chez l’osthéopathe, qu’ils mangent du chanko nabe ou que l’époque des entraînement à la limite de la persécution, c’est révolu (là aussi, il faut rassurer les jeunes vocations). En fait rien de bien nouveau sous le soleil pour qui apprécierait ce sport et aurait déjà vu plusieurs docus sur le sujet.
Il faut cependant avouer que les plans des combats sont assez chouettes. Plutôt que d’avoir le traditionnel plan fixe lors des retransmissions TV, on a droit à des plans plus rapprochés permettant de compter les poils sur le torse de Takayasu ou d’apprécier la taille des oppai fellinesques d’Aoiyama. Pour ceux qui auraient apprécié le drama Sanctuary sorti en 2023 sur Netflix, Sumodo est un bon complément documentaire… auquel on préférera le Tu seras sumo, de Jill Coulon, sorti en 2023 (et produit par la NHK).
Créée
le 12 nov. 2025
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